Braquage au Liban : comment en est-on arrivé là ?

Sali a braqué sa banque pour récupérer son argent, afin de payer le traitement pour le cancer de sa sœur. Brut vous décrypte la situation.

“Il n’y a pas assez d'argent pour en donner à tout le monde”


“La scène, elle a eu lieu à 10h30 dans une banque qui s'appelle la Blom Bank, dans un quartier, qui est Sodeco, qui est un quartier au centre de Beyrouth. Donc, il y a une jeune fille d'à peu près 27 ans, qui s'appelle Sali Hafez, qui est rentrée dans la banque avec une arme pour demander son argent”, explique Arthur Sarradin, journaliste indépendant. Depuis un mois au Liban, les citoyens en viennent à braquer leur propre banque afin de récupérer leur propre argent. C'est le cas de Sali Hafez, qui a voulu récupérer une certaine somme pour payer les traitements pour le cancer de sa sœur. “Elle a pu retirer à peu près entre 12 000 et 13 000 $. Pour l'instant, c'est assez incertain. La police est allée arrêter les personnes qui sont rentrées dans la banque, et pour l'instant, à cette heure-là, Sali est encore en fuite”, explique le journaliste.
À Beyrouth après les braquages


“Donc, aujourd'hui, on voit que les Libanais essaient de se faire justice eux-mêmes. (…) En 2019, le Liban a fait face à une crise économique historique. Et ce qui s'est passé, c'est que les personnes qui ont de l'argent dans leur compte en banque ne peuvent pas y accéder. Il n’y a pas assez d'argent pour en donner à tout le monde si tout le monde veut le retirer. C'est-à-dire que si moi, aujourd'hui, je veux aller dans une banque retirer mon argent que j'ai placé en 2015, la banque le refusera. Certains peuvent en retirer 50 par semaine, 200 dollars par mois mais dès lors qu'il faut payer une voiture, une maison, faire face à une dépense imprévue ou payer un traitement contre le cancer, pour ce qui est de la sœur de Sali, ça devient impossible”, décrypte Arthur Sarradin.
Le Liban connaît sa pire crise économique depuis 30 ans


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