L'Ada Tech School, la première école de code féministe

Elle a fondé la première école de code féministe. Son objectif : lutter contre le sexisme et le manque de représentation dans la tech. Rencontre avec Chloé Hermary.

Ada Tech School, la première école de code féministe


En réponse au sexisme et au manque de représentation dans la tech, Chloé Hermany a créé Ada Tech School, la première école de code féministe


Il existe désormais une école de code féministe ! L’Ada Tech School a été créée par Chloé Hermany. En fondant cet établissement, elle entend lutter contre le sexisme et le manque de représentation dans l’univers de la tech. L'école a ouvert en 2019 et compte aujourd'hui une trentaine d'élèves âgés de 19 à 30 ans.


Le sexisme dans la Tech


Chloé n’a pas toujours été féministe, elle l’est devenue à la suite d’épisodes sexistes survenus au cours de sa carrière. Au fil de son parcours, elle sent que de nombreux comportements à son égard sont inappropriés. Elle raconte : « Finalement, je n'avais plus du tout l'impression d'être un sujet, au sens de l'entreprise, pour la performance de mon travail et pour ce que je valais, mais davantage un sujet de blagues. »


Elle est donc sujette à des blagues sexistes à propos de ses tenues vestimentaires, par exemple. D’autres fois, c’est sa façon de rire qui est prise pour cible. Plus le temps passe et plus les blagues dépassent une certaine limite. « Et puis, un jour, on se retrouve avec une blague : "Tu suces ?", à table avec plein de partenaires autour », relate la fondatrice d’Ada Tech School.


Ada Tech School, c’est quoi ?


Le nom « Ada » vient du prénom d’Ada Lovelace, la mère du code. C’est elle qui a créé le premier algorithme de l’Histoire. Dans cet établissement, il n’y a pas vraiment de cours. Le programme repose sur un système de projets d’équipes.


« L’objectif, c'est vraiment de casser avec ce truc un peu descendant de la formation traditionnelle où vous écoutez un prof, il vous donne le savoir et vous vous devez opiner, prendre des notes. On essaie vraiment de rendre quelque chose de beaucoup plus actif, de beaucoup plus engageant pour l'apprenant et l'apprenante, et qui favorise l'autonomie, la créativité et la collaboration entre eux. Finalement, c'est ça qu'on recherche en entreprise. »


Alya Amarsy, responsable pédagogique, explique qu'il est très important pour l'établissement d'être ouvert à tous. À l'Ada Tech School, il y a donc tous les genres. « On pense qu’il est important de former des alliés, des personnes qui ne sont pas concernées par ces discriminations, mais qui pour autant y sont éveillées ». L'école dispose de moments dédiés permettant d'évoquer ces sujets : la discrimination de genres, être un allié, ce qu’on peut faire en tant qu’allié, en tant que personne plus dominante pour défendre ceux qui sont moins considérés dans la tech.


Témoignage d’une élève


Pour Loan, élève de l'Ada Tech School, le système d’apprentissage est idéal : « À l'école, je me suis pas mal fait chier. Ada, c'est un apprentissage beaucoup plus actif. On apprend à aller chercher l'info par nous-mêmes, à trouver la bonne doc, à faire, à travailler en collaboration. Ça rend l'apprentissage beaucoup plus interactif et intéressant. »


Pour elle, il est important que d’autres sachent que ce type d’apprentissage existe. La différence entre les écoles traditionnelles et celle-ci est très grande selon elle. Elle met en avant l’absence de compétitivité. « Ici, on apprend à être meilleurs avec les autres », conclut Loan.


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