Ventes d'armes : le député Sébastien Nadot dénonce un mensonge d'État

La France vend des armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, deux pays impliqués dans le conflit qui ravage le Yémen. Député, Sébastien Nadot milite pour que ces ventes d'armes cessent.

Ventes d'armes : le député Sébastien Nadot dénonce un mensonge d'État


« Ce sont des enfants qui meurent. (…) Et la France y participe. » La France vend des armes à l'Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, deux pays impliqués dans le conflit qui ravage le Yémen. Député, Sébastien Nadot milite pour que ces ventes d'armes cessent.


Selon un rapport gouvernemental, la France a vendu pour 9,1 milliards d'euros d'armes dans le monde en 2018. Ses trois principaux clients sont Le Qatar, La Belgique et l'Arabie Saoudite. « La France passe son temps à armer les pays du Moyen-Orient, à un endroit où il n'y a vraiment pas besoin de ça » déplore le député Sébastien Nadot.


Le député Sébastien Nadot milite pour que la France cesse de vendre des armes à l'Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, deux pays impliqués dans le conflit au Yémen qui a fait plus de 70 000 morts, dont au moins 7000 civils. « La seule raison qui fait qu'on entretient cette relation avec l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, c'est la question financière » estime le député Sébastien Nadot.


Pour Emmanuel Macron, interrogé à ce sujet en mai 2019, « les choses ont été durcies ces dernières années » et l’État a obtenu « la garantie que ces armes ne puissent pas être utilisées (…) contre des civils ». Néanmoins, Emmanuel Macron reconnaît que la France a, par le passé assure-t-il, « vendu des armes aux Émirats arabes unis et à l'Arabie Saoudite ». Des armes qui, toujours selon le président de la République française, ont été « plutôt utilisées à l'intérieur du territoire ou à la frontière » mais aussi « dans le cadre d'un conflit ». « On doit être, dans les moments difficiles, aux côtés de nos alliés quand on en a et la guerre contre le terrorisme est pour nous prioritaire » a conclu Emmanuel Macron.


En 2014, la France a signé le Traité sur le commerce des armes de l'ONU qui interdit l'exportation d'armes vers des pays qui dirigent des attaques contre les civils. Pour Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, tout cela est à remettre dans un contexte : « à partir de là (…), oui c'est une sale guerre, oui il faut l’arrêter (…) Oui, il faut être extrêmement vigilant sur les ventes d'armes à l'égard de ces pays, c'est ce que nous faisons ». « Nous sommes tout à fait respectueux d'un traité qui concerne le commerce des armes et qui est un traité international que nous respectons scrupuleusement » assure Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.


Selon Sébastien Nadot, « c'est un mensonge d’État ». Le traité sur le commerce des armes, il est complètement failli dans son utilisation par la France vis-à-vis de l'Arabie Saoudite dans le contexte actuel » estime le député Sébastien Nadot. « C'est catastrophique de se dire que, à la clé, ce sont des enfants qui meurent. (…) Et la France y participe. Elle y participe à travers l'aviation, elle y participe à travers le renseignement. Elle y participe à travers les bateaux qu'elle a livrés et qui organisent le blocus humanitaire. Elle y participe également en formant des militaires saoudiens » détaille le député Sébastien Nadot.


Et selon le député Sébastien Nadot, les preuves sont flagrantes : « On a cette note de nos propres services de renseignement militaire qui a été présentée par la plateforme de journalisme "Disclose", récemment. Il y a 7 ou 8 domaines dans lesquels il y a du matériel français qui est utilisé (…) vendre ces armes, continuer de livrer ces armes, c'est enfreindre le droit international d'une manière honteuse » estime le député Sébastien Nadot.


En Allemagne, le Parlement a fait suspendre les ventes d'armes à l'Arabie Saoudite. Mais en France, le Parlement n'a aucun contrôle sur l'exportation des armes, contrairement à de nombreux autres pays européens ou aux États-Unis. Le député Sébastien Nadot déplore que la décision de vendre des armes « ne passe à aucun moment par un processus démocratique ». Sébastien Nadot souhaiterait une refonte de la Constitution parce que « actuellement, l'Assemblée nationale est complètement à la main du pouvoir » lance le député.


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