Dans la peau d'une biohackeuse

"Je vois ça comme une exploration des possibles." Ouvrir la porte de sa maison ou de sa Tesla... Ces actions du quotidien, Amie les réalise grâce aux implants électroniques sous sa peau. Brut a suivi cette biohackeuse alors qu'elle se faisait installer une nouvelle puce.

“Cette puce fait tout : des paiements, de l’authentification…”


Les implants de micropuces sont utilisés en médecine depuis des décennies. Mais aujourd’hui, environ 100 000 personnes dans le monde ont des implants de micropuces non médicalement nécessaires, parfois appelés biohacking. Ils peuvent être utilisés comme dispositifs de sécurité, pour déverrouiller une porte, transmettre des informations, démarrer une voiture et plus encore. À Seattle, Washington, l’ingénieure logiciel Amie Dansby, utilise des puces. “Aux États-Unis, on met des micropuces aux chiens, aux animaux. S’ils se perdent, on peut les ramener à un vétérinaire qui les scanne et retrouve les coordonnées du propriétaire. C’est le même principe. Ça fait la taille d’un grain de riz cuit. On met l’implant dans une seringue creuse. Et on le place sous la peau. C’est comme de se faire faire percer”, décrit-elle.
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“Pour l’instant, j’ai 3 implants. J’en ai un entre les doigts, un sur le dos de la main et un dans l’avant-bras. Celle que j’ai entre les doigts… Elles fonctionnent toutes par radio-identification ou par NFC, une technologie de communication à courte distance. Elles ne sont pas connectées à Internet, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens. Elles ne sont pas actives, je n’ai pas de batterie dans mon corps, elles n’émettent pas un signal constant, elles sont passives. Mes coordonnées sont associées à cette puce. C’est sympa, avec la LED. Ça s’affiche dans votre lecteur et ça vous redirige vers ma page Internet”, ajoute-elle. Elle a également construit elle-même une de ses puces pour ouvrir sa voiture, une Tesla. “J’ai pris la carte-clé Tesla et je l’ai dissoute dans de l’acétone. J’ai extrait la puce qu’il y avait dedans puis j’ai créé ma propre antenne. J’ai enrobé le tout de biopolymère, qui est sans danger pour l’organisme, et je me suis fait injecter ça sous le derme de ma peau.”
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Amie s’est récemment fait poser des puces expérimentales plus grosses, qui nécessitent une incision et des points de suture. “Cette puce fait tout : des paiements, de l’authentification, YubiKey, de l’authentification à 2 facteurs et la Tesla. J’ai mesuré la puce. Elle n’est pas tout à fait aussi grosse qu’une figurine Lego. C’est un cercle de 22 mm de diamètre. (…) Il y a des gens qui trouvent que c’est bizarre de se faire implanter une puce, mais quand je vois l’univers de la beauté, les pubs sur les réseaux sociaux… C’est devenu super courant pour les femmes de se faire injecter du Botox, c’est considéré comme un signe de beauté, et il y a la chirurgie esthétique. Je trouve ça fascinant que tout ça soit considéré comme parfaitement acceptable et normal mais qu’un implant à puce ce soit : ‘Oh mon Dieu, ce n’est pas normal’”, défend-elle.
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