José Morales perpétue l'artisanat du "popotillo" au Mexique

"On doit ressentir un amour profond pour son travail, sans amour, sans plaisir, c’est vraiment difficile de gagner sa vie." C’est son grand-père qui lui a tout appris. José Morales est l’un des seuls artisans du Mexique à perpétuer l'artisanat ancestral du "popotillo".

Le « popotillo », un artisanat mexicain ancestral de plus en plus rare


José Morales est l’un des seuls artisans du Mexique à perpétuer l'artisanat ancestral du popotillo. Un savoir qu’il a hérité de son grand-père.


« On doit ressentir un amour profond pour son travail, sans amour, sans plaisir, c’est vraiment difficile de gagner sa vie » estime José Morales, artisan pratiquant l’art du popotillo. Au pied du volcan Popocatépetl, on trouve un des arts les plus insolites du Mexique. Le popotillo est une paille récoltée sur les flancs du volcan Popocatépetl. Lors de la récolte, toute la famille s’y rend, pour alléger la charge de travail.


« On part de la maison à 6 heures du matin pour arriver le plus tôt possible au volcan » raconte José Morales, artisan pratiquant l’art du popotillo. Le popotillo pousse de façon sauvage sur les flancs du volcan Popocatépetl. Après avoir été coupée, elle est d’abord séchée puis teinte avec de l’aniline, un pigment qui se dissout dans l’eau. Le tableau du popotillo est composé d’une feuille de papier, sur laquelle est appliquée une colle nommée « cera de Campeche », une cire extraite du nid des abeilles. José Morales commence par dessiner, puis colorie le tableau en le remplissant de popotillo teintes. « C’est un art totalement différent, un artisanat entièrement naturel et fait à la main » précise José Morales, artisan pratiquant l’art du popotillo.


Un art ancestral hérité de son grand-père


José Morales fait partie des rares artisans du Mexique qui s’adonnent à cet art, qu’il a lui-même hérité de son grand-père. « Lui, il n’allait jamais  les vendre au marché. Il préférait les offrir lors des fêtes auxquelles il était invité. Quand il m’a appris ce travail, j’ai adoré ça et c’est à ce moment-là qu’on a décidé de les vendre au marché » raconte José Morales. Il fait partie de la quatrième génération à pratiquer l’art du popotillo.


Mais le popotillo est un artisanat de moins en moins répandu, « en raison du temps de réalisation des tableaux et de la récolte du matériau » estime José Morales. Au Mexique, il reste moins de 50 artisans qui se consacrent à la fabrication du popotillo. L’artisanat du popotillo est apparu durant l’époque pré-hispanique, mais il s’est perfectionné au 20e siècle. C’est un travail difficile qui peut prendre des heures voire des semaines. « Pour un tout petit tableau, qui peut servir d’aimant ou de marque-page, il faut compter environ une heure de travail » précise José Morales.


Les tableaux les plus grands et les plus complexes prennent parfois plusieurs jours à fabriquer. Mais cela ne désespère pas José Morales : « La satisfaction que l’on ressent quand on réussit un tableau, c’est le plaisir, l’amour pour notre travail. Dans ces moments-là, on sait que l’on a réalisé une œuvre qui va décorer une maison dans laquelle le travail que nous faisons est apprécié. »


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