C'est quoi la dermatillomanie ?

Se triturer la peau, c’est la dermatillomanie. Un trouble peu connu qui touche près de 900 000 personnes en France. Camille en a longtemps souffert. Elle témoigne.

Qu’est-ce que la dermatillomanie ?

La dermatillomanie est un trouble du comportement qui se caractérise par une forte envie de se gratter, de pincer, de frotter ou de percer sa propre peau de manière répétitive et compulsive, souvent jusqu'à causer des lésions cutanées importantes. La dermatillomanie peut avoir des conséquences physiques et psychologiques graves, notamment des cicatrices permanentes, des infections cutanées, une altération de la qualité de vie et des troubles de l'humeur tels que la dépression et l'anxiété. 


La dermatillomanie est un TOC ?

Camille Montaz a souffert de dermatillomanie. Elle s’est exprimée sur ce trouble sur Tik Tok. “Je ne pouvais pas m’empêcher de triturer ma peau et j’y passais des heures sans voir le temps passer. J’étais devenue addict à ce comportement, je ne pouvais plus passer une journée sans le faire et j’en avais besoin”. Ce trouble obsessionnel du comportement, ou TOC, s’appelle la dermatillomanie. Il consiste à vérifier sa peau, se la triturer à l’apparence d’un bouton ou d’imperfections, sans voir le temps passer. 


“C’était un comportement qui me faisait du bien”

“C’est là que ça devient un trouble, c’est quand la personne est obsédée par sa peau et que les triturages ou le comportement de manière générale lui prennent tellement de temps que cela a un impact sur sa vie personnelle, professionnelle ou scolaire”, détaille Alexandra Lecart, psychologue.

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“Le miroir, on peut dire que c’est le pire ennemi de la dermatillomanie”

Après s'être grattée la peau pendant des heures, Camille avait le visage rouge, avec des débuts de cicatrice. Une véritable honte et culpabilité de l'après-crise, qui s'ajoute aux complexes des imperfections. “Je ne me voyais pas de sortir, de dire aux gens ce que j’avais, je me cachais beaucoup, donc je m’enfermais chez moi, j’inventais des mensonges, des excuses pour justifier tout ça. Petit à petit, j’y ai pris goût, en fait. Je n’arrivais plus à m’empêcher de le faire, donc je le faisais de plus en plus souvent, c’était vraiment tous les jours”, ajoute Camille Montaz.

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“Le miroir, on peut dire que c’est le pire ennemi de la dermatillomanie, à cause du reflet. La personne ne va pas se regarder de loin, voir si l’aspect global est satisfaisant. Elle va avoir tendance à s’approcher très proche du miroir et vérifier s’il y a quelque chose qui dépasse, s’il y a des boutons nouveaux qui sont apparus, et si la personne trouve quelque chose, elle aura très envie de l’enlever avec ses doigts. Mais avec la dermatillomanie, on sait que les personnes peuvent aussi utiliser des petits outils pointus, des petits instruments comme une aiguille ou souvent la pince à épiler et là, malheureusement, ça fait plus de dégâts”, continue la psychologue.

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Malgré les effets négatifs sur sa peau, Camille Montaz trouvait de la sérénité dans ce comportement. “J’avais un peu l’impression irrationnelle que faire ça, ça allait arranger ma peau, ça allait lisser tous ses reliefs, alors que forcément, bah, c’était le pire qui se produisait… En fait, je ressortais avec la peau hyper rouge, avec des croûtes, du sang, je me faisais des cicatrices, des marques. (…) C’était un comportement qui me faisait du bien. En fait, sur le coup, c’est comme si je ne pensais à rien, j’étais dans une bulle et j’étais complètement concentrée sur ça, c’est un comportement que j’avais tellement répété qu’il était connu, un peu sécurisant.”

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Un sentiment que confirme la psychologue : “La dermatillomanie, c’est connu pour aider à déstresser, ça pourrait paraître contradictoire, mais le fait de passer d’une imperfection à une autre et d’enlever quelque chose d’impur de soi, ça soulage les personnes.” En France, 900 000 personnes sont atteintes de ce trouble, mais reste très peu connu, selon Alexandra Lecart. “La dermatillomanie est un trouble encore assez tabou, déjà parce qu’il n’a pas été classé tout de suite dans les dictionnaires de la psychologie, donc les personnes ont souffert pendant très longtemps dans la honte, l’isolement et beaucoup de culpabilité. C’est classé dans les TOC aujourd’hui, donc c’est reconnu comme un trouble psychologique alors, ce qui permet de se faire aider.”

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Comment se débarrasser de la dermatillomanie ?

Le traitement de la dermatillomanie peut inclure une thérapie comportementale, une thérapie cognitivo-comportementale (TCC), des médicaments, ou une combinaison de ces approches. La dermatillomanie peut en effet avoir des conséquences physiques et psychologiques graves, notamment des cicatrices permanentes, des infections cutanées, une altération de la qualité de vie et des troubles de l'humeur tels que la dépression et l'anxiété.


Quelles sont les causes de la dermatillomanie ?

Les causes exactes de la dermatillomanie ne sont pas entièrement comprises, mais des facteurs génétiques, environnementaux et psychologiques peuvent jouer un rôle. Les personnes atteintes de ce trouble peuvent être plus sensibles au stress et aux émotions négatives, et peuvent utiliser le grattage compulsif comme moyen de soulagement. Les symptômes de la dermatillomanie peuvent inclure des comportements répétitifs et compulsifs de grattage et de triturage de la peau, une obsession pour les imperfections de la peau, des sentiments de honte ou de culpabilité, et une altération de l'état d'esprit. 


En effet, la dermatillomanie est un trouble comportemental caractérisé par des comportements de grattage, de triturage et de pincement compulsifs et répétitifs de la peau. Cette pathologie peut affecter différentes parties du corps, comme le visage, les bras, les jambes et le dos. Les personnes atteintes de dermatillomanie ont souvent du mal à contrôler ces comportements et peuvent causer des lésions cutanées telles que des cicatrices, des plaies et une aggravation de l'acné existante.

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