A Paris, ils se mobilisent pour sauver leur service hospitalier

“On a perdu sept infirmières sur huit”. Alors que leur service à l’hôpital Saint-Louis à Paris est menacé, ces soignants se mobilisent pour le sauver.

“On aimerait juste travailler dans des conditions décentes”


“Arriver aux urgences et ne pas pouvoir être pris en charge, c'est inadmissible dans un pays comme la France", explique la médecin Jehane Fadlallah.


A l’hôpital de Saint-Louis à Paris, le manque de personnel oblige certains infirmiers à travailler la nuit. “Ça fait des années, maintenant que des personnes se battent pour la cause de l'hôpital public, ils ne sont pas entendus”, poursuit-elle.


Malgré le Ségur et la promesse du ministère de la Santé d'une prime exceptionnelle de 6 mois pour les infirmières de jour acceptant de travailler aussi la nuit, le personnel hospitalier reste inquiet.


“Ce n’est pas inclus dans leur contrat, c’est eux qui ont dit ‘Ok, si on ne travaille pas la nuit, ça va fermer. C’est eux les héros de notre nation”, témoigne Jehane.


“On adore notre travail et travailler ensemble, mais on aimerait juste pouvoir le faire dans des conditions décentes.”


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“On a perdu sept infirmières sur huit”


“On a perdu sept infirmières sur huit. Et depuis octobre 2021, on a recruté une personne. Ce qui ne fait pas beaucoup”, témoigne Ninon Azevedo, infirmière.


“On est une unité de patients qui nécessitent une surveillance médicale et paramédicale extrêmement rapprochée. C’est un cercle vicieux”, explique Jehane Fadlallah. Dans les hôpitaux, l’absence d'infirmiers peut mettre en péril certains services.


Le manque d'infirmières de nuit est dû au manque de candidatures lié à la baisse d'attractivité du métier. Une infirmière est payée 9€ brut de plus par nuit effectuée, soit 100 euros de plus par mois.


“Pour moi, il n'y a aucun avantage majeur à travailler de nuit par rapport à la journée. Donc si en plus il n’y a même pas cette revalorisation salariale, c'est sûr que ça ne peut pas attirer des gens”, conclut Jehane.


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