Harcèlement : Sindy témoigne et s’adresse aux autres victimes

"J'ai ouvert un message, on me disait : 'Je vais t'attendre avec ma voiture, tu vas finir violée au fond d'un trou.'" Harcelée depuis des années sur les réseaux sociaux comme dans la vraie vie, Sindy témoigne et adresse un message aux autres victimes de harcèlement.

“Je me fais insulter sur Internet gratuitement parce que j'ai des idées à défendre”


Sindy a 27 ans, et est suivie sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme “sindyoff”, notamment sur YouTube, Twitter et Instagram. Elle s'est d'abord fait connaître grâce au groupe de hip-hop Team BS, en 2013, où elle est chanteuse. Depuis, la jeune femme subit des vagues de propos haineux et de l'harcèlement. “J'ai témoigné très vite, dès que j'ai pu, au lancement du #MeToo, d'inceste. J'ai été abusée par un membre de mon entourage familial, pendant 5 ans, quand j'étais mineure. En fait, ce qu'il se passe, c'est que ces gens-là, au moment où je sors cette vidéo, commencent à m'attaquer sur ça. En mode : ‘Ouais, je suis sûr que quand ton ex-beau-père, il faisait ça, tu kiffais, en fait’”, explique-t-elle. “Le harcèlement, il a commencé au collège, déjà. Parce que, de par mon histoire personnelle, j'ai été très vite placée en famille d'accueil, foyer, parce que dans la maison, c'était plus possible de vivre dans ces conditions et le soir de mon placement, le lendemain a commencé le harcèlement à l'école.”
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Le cyberharcèlement, qui se déroule en ligne, a commencé lors de ses débuts dans la musique. “Ça a commencé à la Team BS, j'étais la seule fille dans un groupe de rap. J'ai mangé cher, franchement, j'ai mangé super cher. ‘T'as sucé pour y arriver’, ‘On sait comment elle est là’… J'avais 17 ans, les mecs, vous avez vraiment des idées bizarres, je trouve”, dénonce la chanteuse. “Ça fait 10 ans que je suis sur les réseaux sociaux, maintenant (…). Et je crois que j'en suis à mon 5e top tweet injustifié où je me fais insulter sur Internet gratuitement parce que j'ai des idées à défendre.”
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Mais ces propos en ligne peuvent toucher profondément les victimes, selon Sindy. “C'est destructeur, jusqu'à créer des troubles dans ton cerveau, te donner des vraies maladies mentales, et donc des maladies qui deviennent physiques. Tu somatises, tu vomis, tu fais des cauchemars, tu te trouves moche, tu ne te trouves pas assez bien habillée… Les crises d'angoisse, la dépression, le suicide: ça peut conduire à des choses très, très graves, le cyberharcèlement. Combien d'enfants se sont suicidés suite à ça?”, rappelle-t-elle. Mais pour la jeune femme, des solutions existent pour sortir de l'emprise qu'a le cyberharcèlement sur les victimes. “Il faut beaucoup d'amour, il faut parler, il faut pleurer, il faut crier, il faut écrire, il faut évacuer, il faut faire du sport, du cheval, peu importe, il faut faire un truc. Il faut ces personnes-ressources et il faut les connaître. Je n'ai jamais demandé à être forte, j'ai dû l'être et j'ai envie de donner cette connaissance. (…) Aujourd'hui, je livre toute mon histoire parce que j'ai fait le deuil de certaines choses et que je suis prête à le faire et qu'on ne peut plus m'attaquer là-dessus. J'ai fait la paix. Et je souhaite à tout le monde, d'ailleurs, de faire la paix. Et ça passe par les thérapies, parce qu'à un moment donné, tu ne peux plus porter tout ça toute seule”, ajoute la jeune femme.
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