L'histoire de Ghorban, réfugié afghan

Ghorban a fait 12 000 km pour arriver en France. Il avait 12 ans, n'avait pas d'argent et ne parlait pas français. Aujourd'hui, il a la nationalité française et un diplôme. Voici son histoire...

Le parcours de Ghorban, jeune réfugié afghan, par le photographe Olivier Jobard


Pour aller à l’école, il a dû quitter son Afghanistan natal. En France, il a rencontré Olivier Jobard, qui a décidé de raconter son histoire.


« Ghorban se pose sur les genoux de sa mère et sa mère lui dit : "Viens, tu resteras toujours mon bébé." Et là Ghorban veut percer l’abcès. » Ça, c’est l’une des photos les plus poignantes qu’Olivier Jobard a prises de Ghorban.


Abandonné par sa mère


Enfant, abandonné par sa mère, obligée à se remarier par les hommes de la famille, Ghorban est placé chez son grand-père. Élevé à la dure, il est obligé de garder les troupeaux et de cultiver du pavot. Mais il a un rêve : aller à l'école. Il décide donc de quitter son Afghanistan natal. 12.000 kilomètres plus loin, il arrive en France. en 2010, il rencontre le photographe Olivier Jobard.


« Une fois arrivé en France, c'est un vrai parcours du combattant. Il est déjà obligé de se faire reconnaître par l'aide sociale à l'enfance. Avant même ce premier entretien, qui n'a lieu que six mois après son arrivée, il se fait repérer par des associatifs qui se disent qu'il faut aider ces jeunes qui veulent rester, donc il est mis dans un foyer d'urgence », raconte le photographe.


Il envoie de l'argent à sa famille pour aider ses petits frères et sœurs à aller à l'école


Ghorban a pu être scolarisé 18 mois plus tard. En 2016, il obtient son bac. L’année suivante, la nationalité française. Il peut alors retourner en Afghanistan voir sa famille. « Je crois qu'il a pris une grosse claque en arrivant sur place. Il a décidé de rentrer en Afghanistan, d'arrêter ses études. Il pouvait aller en BTS, il était prévu qu'il aille en alternance. Il a décidé de travailler, de faire de l'intérim pour gagner de l'argent et pour pouvoir envoyer de l'argent à sa famille, de manière à aider ses petits frères et sœurs à sortir de ce village et aller à l'école comme lui a pu le faire en France. »


« Ces jeunes se font illégalement refouler vers l'Italie »


Comme Ghorban, ils sont de nombreux jeunes à essayer de passer la frontière entre l'Italie et la France. « Tous ces jeunes se font interdire l'entrée dans le territoire ou ils sont déjà puisque les autorités françaises les interpellent. Mais ils pourraient justement bénéficier d’une protection légale, qui est la loi, la loi du droit de l'enfant… Mais ces jeunes se font illégalement refouler vers l'Italie. »


Ghorban est arrivé pieds nus en France après avoir traversé 12.000 kilomètres, sans argent ne connaissance, « avec un espoir gros comme peut avoir un gamin de 12 ans… » Il ne parlait pas un mot de français. « Quand on lui donne cette chance, quand on lui ouvre cette porte, quand on l'accueille à peu près dignement, ça marche », assure Olivier Jobard. Aujourd'hui, Ghorban a finalement décidé de faire un BTS en alternance et a renoué contact avec sa mère.


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