La production de cocaïne nuit à l'environnement

1 g de cette poudre blanche = 4 m2 de déforestation. Voici l'impact environnemental de la cocaïne.

L’impact de la production de cocaïne sur l'environnement


Déforestation, pollution, contamination… La cocaïne a aussi un impact écologique.


« Le trafic de drogue engendre de la déforestation et du désordre économique, de la mort et de la pauvreté liés au changement climatique », alertait en 2009 Alvaro Uribe Velez, alors président de Colombie. Chaque gramme de poudre blanche consommé conduit en effet à 4 m2 de déforestation, d’après le Natural History. Avec 171.000 hectares de cultures illicites de coca, soit 244.000 terrains de football, la Colombie est le premier pays producteur de cocaïne. Entre 2017 et 2018, les surfaces de plantations ont même augmenté de 17 %.


Plus de 2,4 millions d’hectares rasés en 25 ans


Selon la DEA, l'agence anti-drogue des États-Unis, c'est plus de 2,4 millions d’hectares qui ont été rasés lors des 25 dernières années dans les Andes sud-américaines. Cela représenterait près d'un quart de la déforestation observée dans cette région. Les cultivateurs doivent sans cesse trouver de nouvelles parcelles, car les sols s'épuisent rapidement à cause de la monoculture et de l'utilisation de pesticides. « On utilise les pesticides pour combattre les parasites, car ils mangent la coca par petits bouts, et cela nuit à notre économie », explique Exalto Mamani, cultivateur de coca.


Ces pesticides mettent en danger la faune locale, comme les abeilles. « Les abeilles qui entrent en contact avec les pesticides pulvérisés dans les champs de coca, ou dans d'autres plantations comme les tomates, meurent ou se perdent dans le champ et ne retournent pas chez elles, à la ruche », observe René Villca, apiculteur.


La faune menacée


Selon une étude réalisée par la police anti-drogue colombienne, près de 6.000 espèces animales 
du pays sont menacées par la culture de la coca. « Ce qui se passe, c'est que ces insecticides sont principalement des organophosphates, c'est-à-dire qu'ils sont dérivés de l'acide phosphorique, qui est très toxique. Ils s'accumulent dans le corps et affectent le système nerveux central », analyse Miguel Limachi, entomologiste de l'université Mayor de San Andrés à La Paz .


Autre source de pollution : l'extraction des substances psychotropes contenues dans les feuilles de coca. Pour fabriquer la cocaïne, de nombreux produits chimiques sont utilisés, comme l’acétone, l'acide sulfurique, l’essence et le kérosène. Ces produits sont ensuite rejetés dans la nature.


Chaque année, ce sont plus de 15 millions de litres de produits chimiques qui seraient déversés dans le fleuve Amazone. La grande majorité de la production est exportée, soit vers l’Europe, soit vers l'Amérique du Nord. Aux États-Unis, premier pays consommateur de cocaïne, 90 % des billets de banque en circulation contiennent des traces de cocaïne, selon l’University of Massachusetts.


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