Le Bangladesh traverse sa pire inondation depuis 10 ans

En moins de 2 mois, un quart de ce pays de 160 millions d'habitants s'est retrouvé sous les eaux, la pire inondation depuis 10 ans. Et la situation du Bangladesh pourrait encore empirer à cause du réchauffement climatique. Voilà pourquoi.

Le Bangladesh connaît sa pire inondation depuis 10 ans


En moins de deux mois, un quart de ce pays de 160 millions d'habitants s'est retrouvé sous les eaux.


« Une inondation prolongée a commencé à partir du 26 juin et se poursuit encore dans de nombreux endroits à travers le pays. Certaines stations ont observé que le niveau de l’eau avait atteint des records historiques, comme à Teesta » désespère Saiful Islam, expert en gestion de l’eau à l’Université d’ingénierie et de technologie du Bangladesh.


Au moins 5,4 millions de Bangladais seraient touchés


Au moins 5,4 millions de Bangladais seraient touchés, plus d’un million de maisons seraient inondées, et 800.000 enfants se retrouveraient privés d’école. Même si les précipitations diminuent, la situation est loin d’être revenue à la normale. Cette catastrophe arrive au pire moment pour le Bangladesh, alors que les habitants ont été frappés par le cyclone Amphan en mai et par l’épidémie de Covid-19 depuis mars.


Ce type de situation risque par ailleurs de se reproduire. « Nous savons que le réchauffement climatique augmentera l’intensité et la durée des inondations liées à la mousson en Asie du Sud, en particulier dans le bassin du Gange-Brahmapoutre-Meghna. Nous nous attendons donc à ce que ce genre d’inondations s’aggrave. Au cours des cinq dernières années, nous avons assisté à quatre inondations dévastatrices dans le bassin du Brahmapoutre », alerte Saiful Islam.


50 millions de Bangladais pourraient avoir été amenés à quitter leur pays d’ici à 2050


D’après une étude parue dans le Journal of Hydrologic Engineering en 2018, avec 2°C supplémentaires de température moyenne, les inondations liées au fleuve Brahmapoutre augmenteraient de 24 %. Avec 4°C, ce chiffre passerait à 60 %.


Pour Saiful Islam, les mesures prises par le gouvernement pour enrayer ce phénomène ne sont pas suffisantes. « Nous avons besoin d’une collaboration régionale pour la gestion des risques d’inondation. Cela peut se faire de manière holistique, car en Asie du Sud, de nombreux pays souffrent d’inondations dues à la mousson », affirme l’expert.


Le Bangladesh est l’un des États les plus vulnérables au réchauffement climatique. Le pays pourrait avoir perdu jusqu’à 20 % de son territoire d’ici à 2050 à cause de la montée des eaux, selon la Dhaka School of Economics. D’ici là, 50 millions de Bangladais pourraient avoir été amenés à quitter leur pays.


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