Nouvelle-Calédonie : une association au secours des tortues marines

Tous les matins, ces bénévoles parcourent la plage de la Roche percée en Nouvelle-Calédonie. Leur mission : protéger les bébés tortues. Brut nature les a suivis.

Nouvelle-Calédonie : une association au secours des tortues marines


En Nouvelle-Calédonie, les tortues marines sont mises sous surveillance. Pour assurer le bon déroulement de l’éclosion des bébés, une association veille au grain.


39.000. C’est le nombre d’œufs pondus par les tortues marines pendant la saison 2019-2020 en Nouvelle-Calédonie. Roche percée est le premier site de ponte pour les tortues à grosse tête du territoire. D’ailleurs, c’est le deuxième site de ponte à l’échelle du Pacifique Sud. Pour que les pontes se déroulent dans les meilleures conditions, les bénévoles de l’association Bwärä effectuent des patrouilles quotidiennes le matin.


De moins en moins de tortues sur les plages


Maxime Barbier est biologiste marin etfait partie de l’association Bwärä. Durant ses patrouilles, il rappelle aux personnes venues pour les tortues la réglementation en vigueur. « La première réglementation, c’est de vous tenir à 10 mètres. La deuxième chose, c'est l'interdiction des lumières », note-t-il. En effet, la lumière attire les bébés tortues - qui croient voir la Lune - et cela les détourne de leur chemin vers la mer.


« Si on écoute les récits des vieux, ici, il y a des dizaines d’années, la plage était couverte de tortues en période de ponte. Aujourd'hui, ce n'est plus comme ça, il y en a beaucoup moins », raconte Maxime Barbier.


De multiples menaces


En plus des visiteurs, d’autres phénomènes représentent des risques pour les bébés tortues. « Il arrive que certains bébés restent un peu coincés sous les 15 premiers centimètres de sable.Après, ils risquent de cuire avec la chaleur qui arrive, avec le soleil », explique le biologiste.


Au moment où l’association a été lancée, il y a 14 ans, 30 nids sur 100 subissaient les attaques de chiens. Aujourd’hui, seul un nid, voire deux, est attaqué par des chiens. « Notre objectif, c’est d’arriver à zéro, parce que perdre un nid c’est perdre une centaine d’œufs », indique Maxime Barbier. Mais depuis peu, une nouvelle espèce menace les nids :les chats.


En ce qui concerne les tortues marines adultes, elles sont parfois prises dans les filets de pêche de manière accidentelle. Il y a aussi la menace de la pollution, et particulièrement du plastique. « On voit de plus en plus, chez les tortues retrouvées mortes et autopsiées, des déchets plastiques dans l’estomac », rapporte Maxime Barbier.


La féminisation des tortues


Lorsque les œufs sont pondus sous des températures chaudes, les tortues deviennent des femelles. De ce fait, le réchauffement climatique pose problème : on observe une féminisation globale des populations de tortues marines. Pour garder un bon ratio mâle/femelle, l’association Bwärä met en place plusieurs dispositifs.


« On a mis une ombrière là va empêcher les rayons du soleil d’atteindre directement le sable et donc diminuer la température à la surface et en dessous, à l'intérieur des nids. Avec ça, on essaye d’avoir un peu plus de mâles et de garder le ratio mâles/femelles qu’il y a naturellement », développe le biologiste marin.


Et ce n’est pas tout. Sur son camp, l’association a réalisé une pépinière. Elle est constituée de 2.000 à 3.000 arbres. Lorsqu’ils seront plantés, ces arbres serviront à protéger les tortues de la lumière, mais aussi à apporter de l’humidité sur le sable. La féminisation des tortues marines devrait ainsi diminuer.


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