5 moments où le Mediator aurait pu être interdit

Il est responsable de plus de 2000 décès et a été prescrit à 5 millions de personnes jusqu'en 2009 avant d'être retiré du marché. Mais le Mediator aurait pu être interdit bien avant cela...

Le Mediator, responsable de plus de 2000 décès, aurait pu être interdit avant 2009


Jusqu’en 2009, le Mediator était commercialisé librement sur le marché pharmaceutique. Il a été prescrit à 5 millions de personnes et a causé plus de 2 000 décès. Cependant, le Mediator aurait pu être interdit au préalable…


Responsable de plus de 2000 décès, le Mediator a été prescrit à plus de 5 millions de personnes entre 1976 et 2009. Commercialisé par le laboratoire Servier comme médicament antidiabétique, le Mediator était plus généralement prescrit comme coupe-faim.


En 1974, la commission chargée de l’autorisation de mise sur le marché s’inquiète de la présence d’une molécule apparentée à l’amphétamine. Le laboratoire Servier évoque des effets secondaires mineurs tels que des nausées, des somnolences ou encore des diarrhées. Malgré les inquiétudes soulevées, un arrêté d’autorisation est signé le 16 juillet 1974.


En 1995, la Commission nationale de pharmacovigilance demande une restriction d’indication sur tous les coupe-faim. Pour la première fois, ces médicaments devront être délivrés par des médecins spécialisés compte tenu de potentielles graves conséquences. Malgré l’interdiction de plusieurs coupe-faim, le Mediator reste prescriptible par les généralistes.


En 1999, tous les coupe-faim sont strictement interdits, sauf le Mediator. Une année auparavant, un rapport était sorti sur le Mediator apportant assez d’informations pour son interdiction. Cela aurait empêché le pire : en France, deux personnes prenant ce médicament décèdent de problèmes cardiovasculaire.


En 2003, le laboratoire Servier retire le Mediator de la vente en Espagne et en Italie après la découverte par l’agence du médicament espagnole d’un cas de problème cardiovasculaire chez une femme prenant ce médicament. L’IGAS estime que “les données disponibles à ce moment en France auraient pu permettre de suspendre le produit”.


« À la lecture du rapport, je constate qu'il y a un faisceau d'indices extrêmement lourds, qui indiquent une responsabilité première et directe des laboratoires Servier », explique Xavier Bertrand, ministre de la Santé entre 2010 et 2012.


En 2007, la Commission nationale de pharmacovigilance demande une réévaluation du Mediator. La commission constituée de quatre experts en lien d’intérêt avec le laboratoire Servier décident de maintenir le Mediator malgré des signaux “de plus en plus forts”.


Le Mediator sera finalement retiré du marché deux ans plus tard, en 2009.


Selon Irène Franchon, pneumologue et auteure de « Mediator 150mg - Combien de morts ? », la puissance des lobbies pharmaceutiques n’est pas assez remise en cause dans le monde médical.


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