À Hong Kong, la crise politique ressurgit

"Ce jour est, je pense, le plus triste de l'histoire de Hong Kong."

À Hong Kong, la crise politique ressurgit


Plusieurs mois après le mouvement de contestation pour la défense des libertés à Hong Kong et malgré la crise sanitaire, les tensions reprennent.


« Ce jour est, je pense le plus triste de l'histoire de Hong Kong », a déclaré la parlementaire pro-démocratie Tanya Chan le 18 mai dernier, après des échauffourées à l’Assemblée nationale. Après ces scènes de cohue, des parlementaires ont été évacués de force. Puis, 230 personnes, dont un garçon de 12 ans, ont été arrêtées pendant des manifestations.


Plusieurs mois après le mouvement de contestation pour la défense des libertés à Hong Kong, la crise politique ressurgit. En cause : un projet de loi porté par la Chine visant à criminaliser le fait d’insulter l’hymne chinois et de punir la trahison, la subversion et la sédition.


« Ceci est la fin de Hong Kong »


« Notre objectif est d'empêcher, d'arrêter et de punir efficacement tout comportement à Hong Kong qui constitue une menace sérieuse pour la sécurité nationale », affirme Wang Chen, vice-président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale. « Je veux juste dire à la communauté internationale que ceci est la fin de Hong Kong », a réagi le parlementaire Dennis Kwok, membre du Parti civique.


Pour les jeunes Hongkongais, cette loi reviendrait en effet à les priver de leur droit de manifester et de s’exprimer librement. Un jeune militant, masqué pour des raisons de sécurité, a accepté de répondre à Brut. Si la loi est adoptée, ses propos pourraient le conduire à l’arrestation. « Ce matin, la plénière chinoise a annoncé qu'elle allait adopter une série de lois relatives à la sécurité nationale qui sont interprétées selon les normes de la Chine », alerte le manifestant.


« Nos libertés sont diminuées de jour en jour et nos droits sont constamment violés par les autorités »


Il précise que cette série de lois comprend notamment une disposition selon laquelle les personnes qui feraient du lobbying ou qui demanderaient à des gouvernements étrangers ou à la communauté internationale d'intervenir ou d'aider Hong Kong seraient passibles de poursuites. « Cette disposition serait appliquée rétroactivement à la loi ou même avant qu'elle ne soit en vigueur. C'est tout à fait inimaginable dans un système judiciaire moderne », s’insurge le manifestant.


Le territoire de Hong Kong a été restitué par la Grande-Bretagne à la Chine en 1997. Depuis, un accord garantit à Hong Kong jusqu’en 2047 une autonomie et davantage de libertés, selon le principe « Un pays, deux systèmes ». « Les Hongkongais vivent toujours sous l'oppression quotidienne de la police de Hong Kong, du gouvernement de Hong Kong et du gouvernement chinois. Nos libertés sont diminuées de jour en jour et nos droits sont constamment violés par les autorités », témoigne un manifestant.


Le jeudi 21 mai, interrogé au sujet de la crise politique à Hong Kong, le Président américain Donald Trump a mis en garde les autorités chinoises : « Si cela arrive, on y apportera une réponse très forte. »


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Brut.