Comment gère-t-on l'épidémie de Covid-19 à Ouessant ?

Pendant ce temps-là sur l'île d'Ouessant ,où on ne compte qu'un seul médecin, voilà comment on s'organise face à l'épidémie.

Covid-19 : comment vit-on le confinement à Ouessant ?


Sur cette île isolée du Finistère, les accès par bateau sont limités. Si un cas de Covid-19 apparaissait, les conséquences seraient plus graves qu’ailleurs.


« Qu’on soit à Ouessant ou pas, on respecte les règles ! Même si aujourd’hui, je crois qu’il n’y a aucun cas confirmé de Covid-19. La population ici est assez vieille, beaucoup d’anciens, d’aînés, n’ont pas besoin de ce virus-là ! », affirme Tom Salou, apprenti électricien. À Ouessant comme dans la plupart des îles de l’Atlantique, les accès par bateau sont limités. Mais sur cette île isolée de 800 habitants, le confinement a une saveur particulière…


Les liaisons ne sont assurées plus que deux jours par semaine


« Il n’y a pratiquement plus de trafic de passagers entre Ouessant et le continent, sauf évidemment pour les personnels de santé et tous ceux qui travaillent pour des services essentiels pour la commune », explique Denis Palluel, maire d’Ouessant. Les liaisons ne sont assurées plus que deux jours par semaine au lieu de tous les jours, principalement pour ravitailler les magasins et distribuer le fioul qui alimente les générateurs.


« Le problème, c’est qu’à Ouessant, on est 800 en hiver. Si des gens débarquent massivement et qu’on n’a plus que deux bateaux de ravitaillement, ça va foutre la merde très vite. Pareil pour l’électricité. Parce qu’on a la centrale : pour l’instant, on n’est pas encore passés à l’hydrolienne, c’est toujours du fioul », développe Yann Tiersen, musicien et résident permanent de Ouessant.


Il poursuit : « À un moment, s’il y a deux fois plus de monde, ce sont les habitants qui ne vont plus avoir d’électricité. On ne va plus pouvoir faire nos courses… C’est un peu chiant, au-delà d’amener et de se casser en mode vacances. Mais le confinement, c’est ne pas bouger de chez soi ! »


Si l’épidémie de Covid-19 devait s’y déclarer, la situation serait très compliquée à gérer


Pour le moment, la compagnie Penn Ar Bed, qui gère les liaisons maritimes entre Ouessant et le continent, n’accepter plus les passagers qui n’ont que la carte de résident secondaire. « On sait qu’en été, la population double, voire triple. On n’a surtout pas besoin d’avoir ce type de problèmes à gérer », détaille Denis Palluel. L’île est même passée à l’étape supérieure : les résidents principaux ne peuvent pas partir et revenir librement. « C’est une application de mesures de confinement valables partout. Ouessant n’échappe pas à la règle », rappelle le maire.


Pour l’instant, à Ouessant, comme à Sein ou à Molène, on ne compte aucun cas de Covid-19. Si l’épidémie de Covid-19 devait s’y déclarer, la situation serait plus compliquée à gérer que sur le continent. L’hôpital le plus proche, à Brest, est à 2h30 de bateau, et l’île ne compte qu’un seul médecin. « Notre hélico est en panne, celui du Finistère. Donc c’est celui du Morbihan qui servirait, sauf que dans le Morbihan, il y a déjà pas mal de cas. Donc les évacuations se feraient par canot de sauvetage. C’est un peu balèze, quand même ! Ça fait une bonne trotte. Après, on arrive au Conquet, on va en ambulance jusqu’à Brest… C’est pas rose ! Ce serait bien qu’il n’y ait pas de cas et que tout aille bien », résume Yann Tiersen.


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