Confinement : le succès des épiceries zéro déchet

Dans l'épicerie Nous anti-gaspi, on trouve uniquement des aliments qui auraient dû finir à la poubelle. Avec le confinement et la fermeture des marchés, Vincent reçoit de plus en plus de produits.

Pendant le confinement, cette épicerie récupère les invendus


Avec la fermeture des restaurants et des marchés, l’épicerie Nous Anti-Gaspi reçoit de plus en plus de produits.


Dans l’épicerie Nous Anti-Gaspi, qui vend uniquement des aliments destinés à finir à la poubelle, avec la fermeture des restaurants et des marchés, on reçoit de plus en plus de produits.


« Beaucoup de produits qui sont gaspillés aujourd’hui ne l’étaient pas avant »


« Ce sont des quantités assez importantes de produits qui arrivent en fin de date. C’est très compliqué pour les industriels d’anticiper les volumes, parce que les comportements d’achats ont changé. Nous, on absorbe tous les aléas de la distribution. Beaucoup d’industriels veulent faire croire qu’ils ne gaspillent rien, or tout le monde gaspille, que ce soit le petit producteur, le gros industriel, le distributeur ou le consommateur », explique Vincent Justin, co-fondateur de Nous Anti-Gaspi.


Le gaspillage alimentaire ne s’est pas arrêté avec le confinement, bien au contraire. On gaspille toujours, mais différemment. « Beaucoup de produits qui sont gaspillés aujourd’hui ne l’étaient pas avant, en particulier les produits fragiles, notamment les fruits et légumes, qui ont des durées de vie beaucoup moins longues », développe Vincent Justin. Il prend l’exemple des radis : « C’est un produit qui se garde quelques jours. Quand il est mis de côté chez le distributeur ou chez le producteur et qu’il met beaucoup de temps à être vendu, il arrive dans les magasins un peu fatigué, et les clients rechignent l’acheter. »


Si le magasin reçoit davantage de produits, le confinement a réduit sa fréquentation


Chez Nous Anti-Gaspi, comme dans plusieurs boutiques alimentaires en France, les portes ouvrent plus tôt depuis le début du confinement. L’épicerie accueille en priorité le personnel soignant, puis les personnes âgées. Si le magasin reçoit davantage de produits, le confinement a toutefois réduit sa fréquentation. Pour ne pas jeter les aliments, un système de livraison de paniers à domicile a donc été mis en place. « Ce sont des paniers dans lesquels on trouve un peu de tout. Des œufs, du beurre, du sucre, une brioche, du café… Tous les produits de première nécessité qui conviennent à tout le monde », détaille Vincent Justin.


Pour le co-fondateur de Nous Anti-Gaspi, ce confinement est l’occasion de repenser nos méthodes de production et de vente : « Notre système de consommation est selon moi terminé. Ça va prendre du temps, mais c’est un modèle qui doit changer. Il faut qu’on revienne à une dimension plus petite, une dimension de proximité, une dimension plus humaine et avec moins de choix de produits, mais des produits de qualité. »


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