Zozibini Tunzi, Miss Univers 2019

La nouvelle Miss Univers veut bousculer les canons de beauté.

Rencontre avec Zozibini Tunzi, Miss Univers 2019


Elle est l’une des cinq femmes noires couronnées lors de concours de beauté majeurs. Aujourd’hui, elle lutte pour les droits des femmes et des minorités.


« Pour moi, les femmes ont davantage de choix concernant leur apparence et leur identité. » Zozibini Tunzi, Miss Univers 2019, veut bousculer les canons de beauté. La jeune femme de 26 ans est entrée dans l’histoire en étant une des cinq femmes noires couronnées lors de concours de beauté majeurs. Pourtant, alors que sa consécration a été largement acclamée sur les réseaux sociaux, Zozibini Tunzi a aussi été la cible de réactions négatives.


Née en Afrique du Sud, Zozibini Tunzi se sert activement de sa notoriété afin de parler des violences sexuelles et sexistes. Le taux de féminicides en Afrique du Sud est cinq fois plus élevé que la moyenne mondiale. Dans ce pays, une femme est tuée toutes les trois heures. Rencontre avec une femme engagée.


« Nous essayons de changer le cours de l’histoire »


Depuis tellement longtemps, on nous présente un archétype de la beauté. Vous ouvrez un magazine, vous voyez ce genre de beauté. Vous zappez, vous voyez ce genre de beauté. Il faut apprendre aux gens l’acceptation de l’autre et de nous-mêmes. En ce qui me concerne, je ressentais le besoin d’assumer mes cheveux au naturel, afin que d’autres femmes, qui étaient complexées, acceptent leurs cheveux.


Il y a eu quelques remarques négatives, beaucoup d’expressions de racisme basé sur la couleur de la peau. Mais au fil du temps, les gens ont fini par poser un oeil différent sur la beauté. J’avais très à coeur d’atteindre ce but. Je crois que jour après jour, nous essayons de changer le cours de l’histoire, de renverser la tendance et de dire : « Regardez, la beauté, ça ressemble aussi à ça. » Certaines personnes n’ont toujours pas changé. Mais on y travaille tous les jours, car, après tout, Rome ne s’est pas faite en un jour. 


« Les Sud-Africaines n’ont pas beaucoup de raisons de sourire »


On m’a demandé : « Qu’est-ce qui fait sourire les Sud-Africaines ? » À cette question, j’ai répondu que nous n’avions pas beaucoup de raisons de sourire. Mais les féminicides ne se limitent sans doute pas à mon pays. Il doit y avoir des femmes de par le monde qui sont confrontées à la même réalité. On s’en rend compte à travers des mouvements comme #MeToo ou Time’s Up. Ces mouvements ne viennent pas d’Afrique du Sud, mais ils ont une dimension mondiale, ce qui montre que c’est un problème mondial.


Mais comme ce problème est très répandu dans mon pays, j’ai ressenti le besoin de me battre pour cette cause et de parler au nom des femmes. Il faut en appeler aux hommes afin qu’ils commencent à agir. Il faut impliquer les hommes, car ce problème ne concerne pas que les femmes, il concerne l’humanité toute entière.


Je sais que beaucoup de femmes et de jeunes filles connaissent bien l’adage qui dit que la plus belle parure d’une femme est le silence, une idée à laquelle je n’adhère pas du tout. Je préfère éviter de prononcer les mots que cela m’inspire, mais prenez davantage la parole, utilisez votre voix. Vous avez une voix, et elle pourrait changer le monde. Votre voix pourrait vous permettre d’évoluer.


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Brut.