Les grands singes menacés par l'épidémie de Covid-19

En République démocratique du Congo comme en Indonésie, les ONG se battent pour éviter leur contamination.

Pourquoi les grands singes peuvent-ils attraper le coronavirus ?


Les grands singes aussi sont menacés par l'épidémie de Covid-19. Les parcs nationaux et les refuges s'organisent pour éviter la contamination de ces espèces, déjà menacées d'extinction.


Saviez-vous que les grands singes, comme d'autres mammifères, pouvaient aussi souffrir du Covid-19 ? Le point avec des chercheurs et des vétérinaires.


Les grands singes partagent le même récepteur que le Covid-19 utilise pour avoir accès au corps humain


« Nous avons eu de nombreux cas où des agents pathogènes respiratoires humains, des choses qui causent simplement un rhume chez les gens, ont entraîné la mort chez les singes sauvages. Et cela s’est produit chez plusieurs espèces, dans plusieurs pays. Nous craignons un phénomène similaire avec le nouveau coronavirus », détaille Thomas Gillespie, chercheur et membre du Consortium pour la santé des grands singes.


« Nous savons également que les grands singes partagent tous le même récepteur que ce virus utilise pour avoir accès au corps humain. Nous savons donc qu’ils sont réceptifs de la même façon. À notre connaissance, la majorité des primates devraient être réceptifs, et il existe des preuves en laboratoire que d’autres espèces de mammifères sont réceptives. Les pangolins, par exemple. Il y a aussi des preuves que des espèces comme les furets peuvent être sensibles », ajoute Thomas Gillespie.


Gorilles des montagnes et orangs-outans en première ligne


Dans le parc national de Virunga, en République Démocratique du Congo, des mesures de prévention ont été prises pour protéger les gorilles des montagnes. « Actuellement, nous n’avons aucune détresse respiratoire ni pandémie chez les gorilles des montagnes, mais nous restons toujours très vigilants », explique la Dre Kirsten Gilardi, directrice exécutive et vétérinaire en chef de l’organisation de vétérinaires Gorilla Doctors.


Elle poursuit : « En ce moment, nous surveillons de près les gorilles. Deux parcs dans les trois pays ont été fermés temporairement. Les vétérinaires continuent d’y aller faire leur travail parce que c’est très important d'aller vérifier leur état de santé en ce moment. Les vétérinaires sont en quarantaine dans leur poste de patrouille et vont tous les jours voir leur groupe de gorilles. »


Le virus nuit au tourisme


Depuis le 23 mars, le parc est fermé aux touristes, les premiers à faire peser une menace de contamination. Mais cette fermeture pose un autre problème. « Aujourd’hui, il y a 1.063 gorilles de montagne dans le monde, et ils vivent tous dans des régions protégées, des parcs nationaux. Les revenus générés par la venue de touristes du monde entier pour voir ces gorilles de près sont essentiels pour gérer les parcs, garder le personnel, protéger les animaux et les frontières, et pour empêcher le parc de servir à d’autres fins », analyse la Dre Kirsten Gilardi.


Au même moment, sur l'île de Bornéo, en Indonésie, des bébés orangs-outans ont été secourus par le programme de réhabilitation Four Paws Forest School. Alors que le nombre de cas de Covid-19 augmente en Indonésie, l'organisation a pris des mesures d'hygiène strictes pour éviter la contamination des primates. « Tous les soignants mettent une combinaison, des bottes et un masque buccal quand ils arrivent au travail. Nous lavons deux fois tous les aliments des orangs-outans : une fois quand ils sont livrés, et avant de les distribuer », indique le Dr Signe Preuschoft, primatologue à Four Paws.


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