Les street medics, soigneurs de manifestants

"Je me suis dit que j’avais pas envie de rester les bras croisés à juste les regarder s’en prendre plein la gueule." Aides-soignants, infirmiers, pompiers mais aussi professeurs, les street medics assurent les premiers soins lors des manifestations. Brut les a suivis.

On a suivi les street medics lors des manifestions contre la réforme des retraites


Ils viennent bénévolement avec leur trousse de secours aider les manifestants : ce sont les street medics, les soigneurs de rue.


Daniel est street medic depuis bientôt deux ans. « Là, on est en tête de cortège. La police est déjà casquée. Si ça dégénère, malheureusement, il va sans doute y avoir quelques blessés. C’est là qu’on interviendra pour leur venir en aide. »


Daniel est professeur, en grève pour la réforme des retraites. « Je vais à ces manifestations, alors tant qu’à faire, j’y vais en tant que street medic. » À force de voir de plus en plus de personnes se faire blesser après la loi Travail de 2016, il a décidé d’agir. « Je n’avais pas envie de rester les bras croisés à juste les regarder s’en prendre plein la gueule. »


Un travail d’équipe


Il explique comment s’organisent les street medics. Généralement, ils travaillent en équipe pour des raisons de sécurité. « Un certain nombre de collègues sont chez les pompiers, ou comme moi, dans une association de sécurité civile. On trouve aussi du personnel hospitalier, des infirmiers, certains médecins, des aides-soignants. Après, on trouve quelques personnes qui ont peu de formation officielle. On a autant besoin de medics capables de prendre en charge les blessures les plus sérieuses que de gens pour prendre en charge les personnes aveuglées par le gaz lacrymogène. Un mouvement de foule avec des personnes aveuglées, ça peut créer un sur-accident. »


Daniel l’affirme : certains policiers peuvent matraquer les street medics quand ils essaient d’intervenir sur certaines personnes où lors d’une charge, même si certains comprennent pourquoi ils sont là. « Il y a 10 ou 20 % de blessures graves. Celles à la tête qui sont de plus en plus nombreuses. Un choc à la tête, ça peut toujours potentiellement être grave. On va systématiquement vérifier s’il n’y a pas des signes de traumatisme crânien. S’il y en a un, on prévient les pompiers et on fait évacuer. »


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Brut.