Mexique : deux défenseurs des papillons monarques retrouvés morts

Ces activistes luttaient pour la préservation des papillons monarques au Mexique. Ils ont été retrouvés morts à quelques jours d'intervalle. Et certaines ONG pensent savoir pourquoi...

Mexique : deux défenseurs des papillons monarques retrouvés morts


Les corps de Homero Gómez González et de Raúl Hernández ont été retrouvés avec des blessures à la tête. Ils se battaient contre l'exploitation forestière illégale.


Les papillons monarques du Mexique ont perdu deux défenseurs : Homero Gómez González et Raúl Hernández. Le premier avait contribué à créer la Réserve de Biosphère du papillon monarque. Cette réserve, la plus grande au monde dédiée à l'espèce, offrait chaque année un spectacle impressionnant lors de l'hivernage  des papillons. Le second était un guide de la réserve.


« De nombreuses théories sont apparues »


Homero Gómez González, administrateur de ce sanctuaire, souhaitait y développer l’écotourisme et luttait contre la déforestation illégale. Mais le 29 janvier 2020, alors qu'il avait disparu depuis plus de 10 jours, il est retrouvé mort au fond d'un puits. Selon l’autopsie, il se serait noyé après avoir reçu un violent coup sur la tête. Son fils, Homero Gomez Valencia, ne peut cacher son inquiétude : « Quand il a disparu, de nombreuses théories sont apparues. C'était difficile, nous ne savions rien de ce qui lui était arrivé. Où pouvait-il être ? Maintenant que nous l'avons retrouvé, cela s'est un peu calmé. »


Quelques jours après ses funérailles, c’est le corps de de Raúl Hernández qui est retrouvé. Il porte plusieurs marques de coups et une blessure à la tête. Pour protéger les papillons, l'équipe du sanctuaire se battait contre la déforestation illégale, notamment à travers la mise en place de patrouilles et de programmes de reboisement avec des paysans locaux.


Une piste criminelle envisagée


Autre menace pour la réserve : les affrontements entre gangs rivaux, courant dans l'État du Michoacán. Ce contexte pousse plusieurs ONG, dont Greenpeace, à envisager une piste criminelle. Ces activistes, qui se sont longtemps prononcés contre l'exploitation forestière illégale, ont réussi l'année dernière à réduire les coupes de bois autour des sanctuaires de papillons du Michoacán mais la corruption autour des licences d'exploitation sévit toujours dans la région. 


Pour l’instant, les causes exactes de ces deux morts restent inconnues. Le Mexique est l'un des pays les plus dangereux pour les activistes environnementaux : entre entre janvier et septembre 2019, au moins 12 d'entre eux ont été assassinés.


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