Paris étudie les effets du confinement sur la biodiversité de ses espaces verts

Pendant 2 mois, les parcs parisiens ont été préservés du public, et la biodiversité s'y est développée comme jamais. Aujourd'hui, certains souhaitent la protéger. Voilà comment…

À Paris, ils étudient la faune et la flore des parcs


C'est l’une des mesures prises par la ville pour identifier les initiatives à mettre en place afin de mieux protéger les écosystèmes.


Étudier les effets du confinement sur la faune et la flore des parcs et jardins : c'est l’une des mesures prises par la ville de Paris pour identifier les initiatives à mettre en place afin de mieux protéger les écosystèmes.


Brut a rencontré Pénélope Komitès, adjointe à la mairie de Paris en charge des Espaces verts, dans le parc Montsouris. Cette zone verte du le XIVe arrondissement a été fermée pendant deux mois. Aujourd’hui, les écologues espèrent pouvoir tirer profit du confinement pour protéger la biodiversité qui y a vu le jour.


« La nature a passé deux mois en confinement »


« Quand on a commencé à travailler sur la réouverture, la question que je me suis posé, c'est : « La nature a passé deux mois en confinement avec une température très clémente, qu'est-ce qu’il s'est passé dans nos parcs et jardins, et comment peut-on en tirer des conclusions pour améliorer la gestion écologique ? » », se souvient Pénélope Komitès. Des naturalistes et des écologues sont ainsi venus et ont examiné les espaces verts afin d’établir des diagnostics.


« J'ai rarement vu les abords du lac avec cette végétation extraordinaire. Il va falloir expliquer aux Parisiens qui vont venir s'asseoir sur les bancs pourquoi c'est important de laisser cette biodiversité aux abords du lac », explique Pénélope Komitès. Notamment car nous sommes en pleine période de nidification, et qu'il faut laisser les oiseaux en paix.


Les oiseaux reviennent


Ceux-ci sont d’ailleurs revenus en masse, constate Philippe Jacob, responsable de l'Observatoire de la biodiversité. « On voit les poules d'eau, les canards qui sortent. Ce sont des animaux aquatiques mais ils viennent se nourrir sur les pelouses. On peut aussi voir le pic-vert. Et ce qu'on entend derrière, ce sont les jeunes étourneaux sortis du nid, en plein apprentissage avec leurs parents. »


Mais les autres animaux aussi ont profité du confinement : « On devrait voir des portées importantes, des hérissons, des amphibiens », se réjouit Pénélope Komitès. Pour Philippe Jacob néanmoins, il est encore trop tôt pour mesurer pleinement l’impact du confinement sur toute la faune des parcs.


« Le but du diagnostic, c'est de documenter cette période »


Toutefois, une chose est sûre : il a fait du bien aux insectes. « On a vu des abeilles charpentières qui sont revenues. On a aussi vu des papillons. Et on pense que le fait que la strate herbacée a vraiment poussé, donc ça a eu un impact sur les espèces d'insectes et sur tous les arthropodes », indique Philippe Jacob.


L’Observatoire de la biodiversité a repéré plus de 3.000 espèces animales et végétales et de champignons à Paris sur une période de 10 ans. « Ce sont des espèces sauvages, spontanées, naturelles, qui sont venues naturellement à Paris. Le but du diagnostic, c'est de documenter cette période. Voir s'il s'est vraiment passé quelque chose », détaille Philippe Jacob.


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Brut.