Au Soudan, des dizaines de milliers d'Éthiopiens fuient la guerre

"Nous n'avions jamais imaginé devenir des réfugiés." Pendant ce temps-là au Soudan, des dizaines de milliers d'Éthiopiens fuient la guerre qui ravage la région du Tigré depuis début novembre.

Éthiopie : des milliers de personnes fuient la guerre


Victimes d’une guerre dévastatrice, les Éthiopiens se voient contraints de fuir leur pays. Depuis novembre, des dizaines de milliers de personnes sont déjà parties pour le Soudan.


« J'ai vu beaucoup de choses pendant le voyage. J'ai vu des morts, pour la plupart des civils, mais aussi des soldats tigréens en uniforme », rapporte une réfugiée. En Éthiopie, entre 45.000 et 50.000 personnes ont traversé la frontière pour se rendre au Soudan et échapper à la guerre.


Un massacre d’au moins 600 paysans


« Ce qui nous préoccupe le plus en ce moment, c’est la santé mentale des réfugiés, puisqu’ils sont très traumatisés par les événements qu’ils ont vécus en Éthiopie », indique Jean-Nicolas Dangelser, chef de Mission MSF au Soudan.


Depuis le début du mois de novembre, un conflit oppose le gouvernement éthiopien, dirigé par le prix Nobel de la paix 2019 Abiy Ahmed, au Front de libération du peuple du Tigré, aussi appelé TPLF, un parti politique de la région du Tigré.


Filippo Grandi, haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, se dit « très inquiet » de la situation au Tigré. 6 millions de personnes vivent dans cette région du nord de l’Éthiopie. Amnesty International dénonce un massacre d’au moins 600 paysans saisonniers non tigréens dans la région le 9 novembre. Le gouvernement accuse le TPLF d’avoir attaqué des bases militaires et de préparer une sécession.


L’accueil du Soudan


Après un ultimatum, Abiy Ahmed a lancé une offensive contre les groupes rebelles et a poussé la population civile, soit 500.000 personnes, à fuir la capitale du Tigré, Mekele. C’est au Soudan que ces personnes se sont réfugiées. Elles sont notamment installées dans le village de Hamdayit, proche de la frontière, où les ONG ont installé des camps transitoires.


Le 26 novembre, Abiy Ahmed a annoncé que l’armée éthiopienne avait pris le contrôle de Mekele, mais le conflit s’est déplacé dans la région. Au Soudan, les réfugiés continuent chaque jour d’arriver par milliers. Jean-Nicolas Dangelser dénonce la lenteur de la réponse humanitaire et la complexité rencontrée pour aider les réfugiés.


« C’est une année très stressante avec le coronavirus et son propre impact sur notre vie quotidienne, sur notre économie, sur notre santé mentale, et puis cette guerre a éclaté… Cette guerre a également un grand impact sur notre vie en générale : sur notre santé, notre économie, notre vie quotidienne. Toutes ces choses nous rendent très stressés », confie Brhane, un réfugié éthiopien.


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