Des oiseaux victimes d'un pétrolier qui a coulé… en 1980

Couvert de pétrole, cet oiseau ne pouvait plus voler. Le responsable : un navire pétrolier qui a coulé… en 1980.

Les oiseaux mazoutés en Bretagne, conséquence d’un naufrage en 1980


En 1980, un navire pétrolier, le Tanio, coule au large de l'île de Batz, en Bretagne. 41 ans plus tard, la structure du Tanio continue de se dégrader au fond de l’eau, impactant massivement les oiseaux de la région.


Une catastrophe marine en 1980, des oiseaux toujours impactés 40 ans plus tard


En 1980, 12 500 tonnes de fioul se déversent dans la Manche, 160 kilomètres de côtes sont impactés, 40 000 oiseaux en meurent. Les secours réussissent à remorquer la partie arrière du pétrolier, mais la partie avant coule, avec des milliers de tonnes de carburant.


À partir de 2019, Romain Morinière, responsable de la station Ligue Pour la protection des Oiseaux de l’île-Grande, remarque une augmentation du nombre d’oiseaux mazoutés : “Cet hiver, on est plus sur un ordre de grandeur de 150 oiseaux mazoutés alors que les années précédentes, on était plus sur une vingtaine, trentaine, quarantaine, maximum, d’individus.


D’après Sophie Bahé, directrice de Vigipol, Le Centre de Documentation , de Recherche et d'Expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux ( CEDRE) a démontré que les plumes mazoutés des oiseaux présentaient une similarité avec le pétrole du Tanio.


Au bout de 40 ans, avec la pression et la corrosion de cette épave qui se trouve à 80 mètres de profondeur, la coque s'abîme et on a des altérations de la coque qui produisent un relargage", précise Sophie Bahé.


Elle craint les conséquences environnementales si l'épave elle-même venait à céder : “On aurait un relargage beaucoup plus grand, donc c’est pour ça qu’il faut agir vite."


Le défi des organismes : trouver une solution durable


Une partie des oiseaux retrouvés ces deux dernières années ont pu être amenés dans des centres de soin.


En septembre 2020, un an après les premiers signalements d’oiseaux mazoutés, la préfecture maritime de l’Atlantique avait fait colmater des brèches présentes sur l’épave du Tanio. Les 6 et 7 janvier 2021, une nouvelle mission d’observation a révélé que 3 des 10 plaques avaient été arrachées par des engins de pêche, provoquant une nouvelle fuite d’hydrocarbures.


Sophie Bahé indique qu’elle aimerait qu’un nouveau traitement de l’épave, plus global, soit réalisé, afin qu’on puisse trouver une solution durable pour empêcher la propagation de pétrole depuis l’épave.


De son côté, la préfecture tente de sensibiliser les pêcheurs locaux des risques pour l’épave.


Sophie Bahé rappelle que de très nombreuses épaves sont présentes le long des côtes françaises, et appelle à la vigilance quant au risque environnemental qu’elles peuvent représenter au fil des années.


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