En France, des élevages de beagles destinés aux laboratoires

Dans cet élevage, des beagles sont reproduits dans un but précis : fournir des chiens de laboratoire. Et si cette race a été choisie, c'est pour sa docilité. Entre soutiens et opposants à l'expérimentation animale, le ton monte…

En France, 1,9 million d’animaux utilisés à des fins scientifiques


Après avoir vécu leurs premiers mois dans cet élevage, ils ont été vendus à des laboratoires pour réaliser différents tests. Cet élevage fait partie des deux élevages français de chiens réservés à la recherche. Celui-ci n'élève que des beagles, une race choisie pour sa docilité. Lors des tests, on leur donne ou on leur injecte des médicaments humains ou animaux, des produits alimentaires, ou d’autres produits, afin de les tester avant de les commercialiser. On les utilise aussi pour étudier certaines maladies. Ces expérimentations, et cet élevage en particulier, cristallisent deux positions radicalement opposées.
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Le propriétaire ne souhaite pas communiquer le nombre exact de chiens présents sur place. On connaît juste la limite maximale autorisée, qui est de 2000 animaux. Ces images vidéo, tournées par drone par l’association L214 en 2020, sont les rares images rapprochées qui existent de l’élevage. A Gannat, dans l’Allier, est situé l’un des deux élevages français de chiens beagles, “qui appartient à l’entreprise MBR, Marshall BioResources” explique Sandra Krief, conseillère municipale du Parti animaliste à Grenoble. L'élevage a été racheté par ce groupe américain en 2017. Depuis la fin de l’été dernier, il est régulièrement pris pour cible par des militantes et militants animalistes qui demandent sa fermeture. Cette société, elle fait partie du GIRCOR, c’est une association qui regroupe principalement des laboratoires privés et publics qui ont recours à des tests sur des animaux.
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“Interdire l'expérimentation animale, ce serait arrêter toute la recherche”


“La réglementation impose que lorsqu’on développe un médicament destiné à l’homme, qu’avant de l’essayer chez l’homme, on l’essaie sur une espèce rongeurs, en l'occurrence souvent le rat ou la souris, et une espèce non-rongeurs qui peut être le chien, le porc, le singe…” explique Ivan Balansard, vétérinaire à l’Institut des sciences biologiques du CNRS et président du GIRCOR. “On peut avoir des effets indésirables qui peuvent survenir chez le chien ou le porc, mais qui ne surviendront pas chez le rat, donc pour éviter qu’ils surviennent chez l’homme, ça permet de limiter les cas d’incidents qu’on peut avoir ensuite sur des essais cliniques”.
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En France, il y avait près de 1,9 million d'utilisations d’animaux à des fins scientifiques recensées en 2019, selon les derniers chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Parmi eux : près de 4900 chiens, ça représente 0,3 % du total, et c’est loin derrière d’autres animaux comme les rats, les souris ou encore les poissons. Pour les tests légers, les chiens peuvent ensuite être ré-adoptés, mais pour d’autres expériences, ils doivent être tués pour que leurs tissus puissent être analysés. En plus des utilisations finales, les militants dénoncent aussi les conditions d’élevage sur le site.
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“La directive de 2010 fixe comme objectif de ne plus utiliser d’animaux, donc, tous les moyens doivent être mis en œuvre pour promouvoir les méthodes alternatives. On est les premiers à le dire, on est les premiers à le défendre. L'expérimentation animale, c’est aussi quelque chose qui coûte très cher. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le jour où on pourra ne plus utiliser d’animaux, ce sera extraordinaire pour tout le monde. Aujourd’hui, interdire l'expérimentation animale, ce serait arrêter toute la recherche et le développement de médicaments humains et vétérinaires. C’est aussi arrêter toute la recherche fondamentale, c’est-à-dire la recherche destinée à comprendre des mécanismes pour comprendre comment les maladies interviennent, surviennent et comment on peut les exploiter” indique le président du GIRCOR.
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