Pourquoi on aime se faire peur ?

"On connaît tous quelqu'un qui adore les films d'horreur…" Mais pourquoi aime-t-on se faire peur ? C'est dans notre cerveau que ça se passe…

“Le cerveau, lui, déteste la peur”


“On connaît tous quelqu’un qui adore les films d’horreur et ça, c’est assez paradoxal.” Hugo Bottemanne est psychiatre et chercheur à l’Institut du Cerveau - Sorbonne. Il travaille notamment sur les effets de la peur sur le cerveau. “Certains d’entre nous adorent avoir peur, et pourtant, le cerveau, lui, déteste ça, mais ce qu'il déteste encore plus, le cerveau, c’est l’incertitude. C’est le fait d’être incapable de prévoir ce qui va se prévoir après”, explique-t-il. “Le modèle qu’on utilise actuellement en neurosciences, c’est le modèle qu’on appelle le cerveau bayésien, qui est un modèle où en fait on considère que le cerveau compare à tout moment des prédictions cérébrales aux informations du réel. À chaque milliseconde, votre cerveau, il prédit toutes les choses que vous allez recevoir comme informations sensorielles, visuelles, auditives, olfactives… Et ça, ça lui permet de limiter au maximum l’incertitude. En prédisant ce qui va se passer, le cerveau, il évite la surprise. Et justement, la peur, les trucs qui sont un peu dangereux, ce sont des choses qui vont nous surprendre et qui vont permettre au cerveau de recalibrer un peu ce système de prédictions.”
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“En fait, quand on a peur, il y a plein de choses qui se passent aux niveaux corporel et psychique, à la fois dans le corps et dans le cerveau. Il y a la sécrétion de plein d’hormones, l’adrénaline, et puis les hormones qui sont liées au cortisone notamment qui vont nous préparer, en fait, à survivre ou à combattre, qui sont des hormones qui vont nous permettre de réagir à un danger réel dans l’environnement. Ça, c’est ce qu’on active quand on est dans une situation de peur réelle. Dans un film d’horreur, on sait que cette activation, elle est beaucoup moins forte. Vous avez beau être terrorisé face à un film d’horreur, votre cerveau sait très bien faire la différence. Il sait faire la différence entre cette peur récréative, cette peur simulée, cette peur de l’image et la peur réelle du tueur en série qui va pouvoir vous planter un couteau”, explique le chercheur.
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Mais cet amour de la peur peut devenir dangereux pour certains. “On peut devenir totalement accro à cette sensation. D’ailleurs, ceux qui adorent avoir peur le disent souvent, que c’est une sensation de vie. Qu’après la sensation de peur, ils ont une espèce de shoot de vie, de shoot de trucs très, très plaisants. Ça, c’est lié au centre dopaminergique dont on a parlé et au fait que pour le cerveau, avoir échappé à quelque chose, même si c’était simulé, qui était un danger, c’est hyper récompensant. Il y a des gens pour qui c’est totalement excessif, qui ont des conduites ordaliques, qui vont se mettre en danger, dans des situations de danger réel. (…) Tout ça pour des situations qui vont leur donner un shoot d’adrénaline et de dopamine et qui va activer leur centre de plaisir, qui va vraiment lier à quelque chose de récompensant pour eux sur le plan émotionnel.”
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