Aveugle et footballeur : à l'entraînement avec Yvan Wouandji

Pendant ce temps-là, sur un terrain de foot à Bezons, Yvan Wouandji se prépare pour une autre Coupe du monde…

“J'ignorais totalement que cette pratique footballistique existait”


“On est des joueurs de cécifoot, football pour personnes qui voient mal et qui ne voient pas. Et comme il y en a qui voient un peu et d'autres qui ne voient pas, on a tous le bandeau sur les yeux.” Yvan Wouandji est joueur de l’équipe de France de cécifoot. Ce sport s'inscrit dans les jeux paralympiques. Mais pour s’adapter à la situation des joueurs, le jeu a quelques spécificités. “C'est du foot à cinq, on joue sur un petit terrain, sur un terrain de dimension handball, sur du synthétique. Seul le gardien de but est voyant.”
Au stade avec Yvan Wouandji, non-voyant


“Un match de cécifoot dure deux fois 20 minutes”


“C'est un ballon qui est plus petit, dans lequel il y a des grelots permettant de l'entendre lorsqu'il est en mouvement sur le terrain. Dès qu'il roule, on l'entend. Entre les joueurs, on va dire ‘j'ai’, ‘passé’, ‘perdu’, et ces informations permettront aux coéquipiers de savoir ce qu'il se passe sur le terrain. Et ça va permettre soit d'aller récupérer le ballon si on l'a perdu ou soit attaquer si on a récupéré la balle”, détaille Yvan Wouandji.
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“Sur les côtés, il y a des barrières nous permettant de visualiser les côtés du terrain. Comme on ne voit pas, si on joue sur un terrain classique du type Stade de France ou Parc des Princes, il y a les lignes de touche par terre et on ne les voit pas, donc on sortirait du terrain.” Ils ont également des aides sur le terrain pour pouvoir se repérer, et aller en direction du but. “Donc le guide va nous dire ‘t'es à 13 mètres’, ‘t'es à 11 mètres’, ‘t'es à 8 mètres’. (…) Un match de cécifoot dure deux fois 20 minutes, donc moins long, mais très intense.”
Elle se prépare à l'épreuve de saut en longueur des Jeux paralympiques


“Je me disais que c'était pas possible pour moi”


Demba, est défenseur de l'AS Cécifoot Saint-Mandé. “Moi, il y a trois ans, je me disais que c'était pas possible pour moi. Je me disais: ‘Mais je ne sais pas comment ils font.’ C'était impressionnant. Et le fait de me lancer, ça a pris du temps, quand même.” Pour Yvan Wouandji, cela a été plutôt de l’exploration. “À l'âge de 10 ans, j'ai perdu la vue suite à un décollement de la rétine. (…) Avant de perdre la vue, je jouais au football. À partir de 13, 14 ans, j'ai découvert différents sports adaptés pour les non-voyants et j'ai notamment découvert le cécifoot. J'étais fasciné, j'étais surpris au départ parce que j'ignorais totalement que cette pratique footballistique existait. J'ai découvert ça avec plaisir de renaissance au niveau sportif pour moi.”
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Tout comme le football classique, le cécifoot s’organise en compétition. “En France, il y a 10 équipes dans le championnat. Il y a une Coupe de France de cécifoot, il y a l'Euro de cécifoot, il y a la Coupe du monde et le cécifoot est intégré aux Jeux paralympiques. Avec l'équipe de France, on prépare les Jeux paralympiques qui auront lieu en 2024 à Paris. C'est un épanouissement, ça me permet de repousser mes limites, c'est un plaisir. (…) Le handicap ne doit pas être un frein, le handicap ne doit pas être une limite, il faut toujours aller de l'avant et ne jamais regarder le handicap comme étant un obstacle.”
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