4 moments qui ont changé la vie de Sébastien Tellier

L'achat de sa première guitare, l'Olympia, son mariage… À l'occasion de la sortie de son dernier album "Domesticated", Sébastien Tellier raconte les moments qui ont changé sa vie.

Cinq moments qui ont changé la vie de Sébastien Tellier


Le dernier album de Sébastien Tellier, « Domesticated », est sorti le 29 mai.


Sa naissance


C’était au Plessis-Bouchard dans le 95. J’habitais dans l’immeuble qu’il y avait au-dessus de la clinique en fait. Je suis né en bas de chez moi. C’était une grande tour. C’étaient pas des HLM, mais ça ressemblait à des HLM.


C’est important pour moi d’avoir habité là-bas parce qu’on avait tous le même appart. C’était une tour immense, tout le monde avec exactement le même appart. Après cette tour, j’ai été vivre à Éragny-sur-Oise dans le 95. C’était un lotissement de petites maisons, mais c’était toutes les mêmes. Tout ça a créé en moi une envie d’ailleurs, une envie d’être un petit peu unique, une envie d’être différent.


L’achat de sa première guitare


On est allés dans une boutique avec mon père. À l’époque, c’était vers le boulevard Montparnasse. Il y avait encore pas mal de magasins de musique là-bas. Mon père m’avait offert une Telecaster. C’était une japonaise, et maintenant, elle sonne encore d’enfer.


C’était vraiment super. J’ai passé un temps fou sur cette guitare électrique. Quand je n’avais pas école, j’étais avec cette guitare. C’est là-dessus, en jouant avec cette guitare, que j’ai commencé à me projeter dans un futur en me disant : « Ça serait chouette de composer un morceau, si je fais cet accord-là et puis après celui-là, bah ça fait joli. »


Mes parents voulaient que je devienne musicien. Mon père faisait tout pour que je fasse de la musique le plus possible, donc souvent, au lieu d’avoir des jouets, j’avais des instruments de musique. Il m’a appris tous les accords.


Son mariage


Je me suis marié trois fois avec la même femme. On s’est mariés dans le VIIIème, à Paris. C’était le mariage parisien typique : mariage civil, petite fête, mais très sympa. Ensuite, on s’est mariés en Italie sur les rives du lac de Garde. Là, c’était fabuleux. On avait loué un petit train pour aller d’endroits en endroits, mais il n’y avait que nous dedans, et des amis.


J’ai été me remarier, encore, au Bénin, dans un petit village où est né le vaudou. Là, on a fait un mariage vaudou, c’était le délire. On buvait des alcools qui faisaient délirer, on est devenus fous, on était en transe. C’était avec la même fille, et ça m’a bien marqué. C’était le début de ma nouvelle vie, parce qu’être marié, c’est aussi le début de la vie domestique.


Son Olympia


J’habitais à Madeleine à l’époque où j’ai fait l’Olympia. J’habitais vraiment collé à l’Olympia, au-dessus de chez Eres, le magasin de maillots de bain de la Madeleine. Je devais rejoindre mon père là-bas. Il était tellement fier, il avait des étoiles dans les yeux. Il pleurait, il arrêtait pas de pleurer.


Ça m’a trop touché. Je me suis dit : « C’est quand même génial, la musique. » Moi qui ait toujours fait n’importe quoi, fumé des joints, des machins, j’ai quand même réussi à rendre mes parents fiers.


Ma sœur est hyper sympa. Elle a pris plein de photos devant l’Olympia, pendant le concert, après, avant. Et elle en a fait un livre qu’elle a fait relier. Donc à la maison, j’ai mon petit livre Sébastien Tellier, l’Olympia, mais il n’y a que moi qui l’ai, c’est un exemplaire unique.


La naissance de ses enfants


Je me souviens très bien du moment où il est né. J’étais là. Il a hurlé, c’était comme un dinosaure. Un truc hyper deep, la nature mais au-delà de l’humain. C’était dingue. C’était la folie, c’est le feu d’artifice. Quand tu as un enfant, c’est comme si tu devenais fou. T’es dans une spirale.


Au tout début, les premiers jours, ils sont enivrants. T’es transporté, c’est 10 acides. C’était fabuleux, j’étais vraiment sur un nuage. Après, tu rentres à la maison, et là tu te dis : « En fait, personne d’autre que moi ne va s’en occuper. » Enfin, avec ma femme. Tous les biberons toutes les trois heures, toutes les six heures. T’arrêtes pas de calculer, y a du lait en poudre partout.


J’ai commencé au bout d’une semaine, deux semaines, à être très fatigué. Au bout d’un an j’étais encore plus fatigué. Deux ans plus fatigué, trois ans encore plus. Et puis après trois ans, un enfant, ça devient plus facile parce qu’on n’a pas peur qu’il foute les doigts dans la prise, il n’a pas besoin d’une surveillance permanente. À partir de ce moment-là, je me suis détendu. Puis j’ai eu ma fille, donc rebelote. Ce qui est sûr, c’est que ça a tout changé.


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Brut.