5 trucs de Joël Dicker pour écrire un bon roman policier

Le nouveau roman de Joël Dicker, l'auteur de "La Vérité sur l'affaire Harry Quebert", sort le 27 mai. Il s'intitule "L'Énigme de la chambre 622".

Les cinq trucs de Joël Dicker pour écrire un bon roman policier


Joël Dicker sort un nouveau roman, L'Énigme de la chambre 622. À l’occasion, il livre à Brut quelques tips pour se lancer dans le polar…


Peut-être avez-vous davantage de temps libre en télétravail ? C’est l’occasion de se mettre à l’écriture ! Si votre genre de prédilection est le policier, l’écrivain Joël Dicker vous donne quelques astuces pour commencer votre premier roman.


Disséminer des indices


Une des tâches difficiles pour l'auteur de romans policiers, c'est arriver à disséminer des indices çà et là qui sont à la fois évidents, mais que personne ne voit. Il faut que, à des moments dans le livre et si possible plusieurs fois, le lecteur se dise : « Mais c'est pas possible ! C'était sous mes yeux, et je ne l'ai pas vu. » Ça, c'est un sentiment qui est plaisant pour le lecteur, qui se dit : « Ah ! J'aurais pu le savoir, j'aurais pu le voir. J'ai pas été attentif, c'est de ma faute ! »


Comment cacher ces indices ? Une facilité, c'est de les cacher après coup. C'est-à-dire qu'il ne faut pas se creuser la tête sur le moment. Il faut écrire votre roman à mesure que vous vous rendez compte des différents passages, des cliffhangers, des différentes clés qui apparaissent. Revenez en arrière discrètement : «* Tiens, dans ce dialogue, il y a la phrase qui dit tout !* » Il y a le mot, et qui est passé inaperçu parce qu'au milieu du reste.


Ne pas avoir de plan


Ne pas avoir de plan, ça me donne l'impression d'une liberté totale, de ne pas être cadré, de ne pas avoir besoin de suivre un schéma précis. Ça me permet d'imaginer ou de penser à des éléments auxquels je n'aurais pas pensé, de revenir en arrière et de modifier autant que je veux… J'ai l'impression qu'un plan, une fois qu'on l'a créé, on se borne à le suivre.


Alors évidemment, c'est peut-être un peu plus long, ça demande plus de travail parce que quand on n'a pas de plan, on prend des décisions qui ne sont peut-être pas les bonnes. Mais on s'en rend compte au bout de 50 pages et il faut revenir en arrière. Et il y a ces moments où l'on se dit : « Mais je vais devoir couper 50 pages de mon livre… » C'est pas très grave. Moi, quand je retranche des pages, je me rends compte que le roman avance dans une direction. Et ça, c'est un sentiment assez agréable.


Soigner l'atmosphère


Un bon roman policier, c'est un roman qui, avant tout, a une atmosphère, a quelque chose qui permet au lecteur de s'installer durablement dans le livre. Quelque chose qui n'est pas forcément lié à l'intrigue, mais qui est lié au décor, aux personnages, à l'univers dans lequel. Ça va donner envie au lecteur de rester dans ce monde-là pour résoudre peu à peu l'énigme.


Pour moi, le meilleur roman policier jamais écrit, c’est Le Crime de l'Orient-Express, d'Agatha Christie. Je me souviens, j'ai lu ce roman parce que mon frère devait le lire à l'école, je ne devais pas avoir plus que 10 ou 11 ans. Je me souviens avoir été émerveillé de l'ambiance du train. Ce huis-clos, cette atmosphère : dormir dans le train, vivre dans le train pendant plusieurs jours, avoir ce meurtre qui est commis par un passager.


Donner une identité aux personnages


On crée un bon personnage en lui donnant une identité. Elle se crée par le vécu : ce personnage doit avoir un passé qui explique pourquoi il est ce qu'il est au moment de l'action. Quelles ont été ses difficultés, ses relations, pourquoi il est célibataire… Il faut que le lecteur puisse comprendre pourquoi : je crois que ce pourquoi permet de rentrer dans l'intimité du personnage.


Parce qu'en général, dans la vraie vie, quand on connaît bien les gens, on est capable de comprendre leurs actions, même leurs actions qui nous déplaisent. On est capable de comprendre pourquoi ils se comportent comme il se comporte. Et ça, ça veut dire qu'on est intime avec ces gens. Je crois que c'est important que le lecteur soit intime avec les personnages.


Se faire plaisir


C'est important de vivre l'expérience de l'écriture comme une expérience qui vous apporte quelque chose à vous, auteur. C'est une étape qui a lieu à la fin de l'écriture du livre. Le processus d'écriture, il vous a plu, vous avez eu du plaisir. Ce plaisir, il est à vous.


La deuxième phase, c’est de savoir si les gens vont aimer votre texte. Elle ne doit pas ternir la première étape. Prenez du plaisir, c'est l'élément le plus important. N'oubliez pas de lire, aussi. La lecture et l'écriture sont des choses qui vont de pair. Lire, c'est prendre 5-10 minutes qu'on a, chaque semaine, chaque jour.


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Brut.