Une vie : Aimé Césaire

"Ce n'était pas un grand homme, c'était un condensé d'humanité." Aimé Césaire, le poète de la "négritude", est décédé un 17 avril. Voici son histoire, racontée par son ami l'écrivain Daniel Maximin.

Aimé Césaire raconté par son ami Daniel Maximin


Le poète et invente du terme « Négritude » luttait contre le colonialisme et le racisme et défendait les opprimés. Il est mort le 17 avril 2008.


« Ce n'était pas un grand homme, c'était un condensé d'humanité », affirme l'écrivain Daniel Maximin, ami du poète Aimé Césaire. Le poète est né le 26 juin 1913 en Martinique. Aimé Césaire a fondé le journal L'Étudiant noir, inventé le concept de Négritude et s’est engagé en politique. Voici son histoire, racontée par Daniel Maximin.


« Il était destiné à être un brillant petit Français avec la culture européenne »


Bien que de famille modeste, il a eu une bourse pour pouvoir venir à Paris, brillant élève du lycée Louis Legrand, qui a réussi à l'École normale supérieure. Il était destiné à être un brillant petit Français avec la culture européenne.


Mais heureusement, Aimé Césaire arrive dans une ville qui est une des capitales universelles avec la présence des Noirs américains, des jazzmen, des écrivains, des « poètes de la Renaissance de Harlem ». Il y a une ouverture à toutes les cultures du monde qui étaient à ce moment-là puissamment présentes à Paris.


« La Négritude, c'est une manière de lutter contre le mépris et le racisme »


La Négritude, c'est une manière de lutter contre le mépris et le racisme en revendiquant simplement un mot qui était le mépris, qui est le mot « nègre ». Mais ce n'est pas une théorie.


Aimé Césaire a écrit : « Je suis un homme juif, un homme pogrom, un homme cafre, un homme hindou de Calcutta, un homme de Harlem qui ne vote pas. » Cinq vers, quatre continents : tous les parias du monde.


Maire de Fort-de-France pendant des décennies


Aimé Césaire a été le plus long député de France, il a été maire de Fort-de-France pendant des décennies. Il faut savoir qu'il ne l'a pas voulu. Au nom des idées qu'il avait, au nom de l'action qu'il avait et en particulier auprès de la jeunesse comme prof, il a été appelé, en quelque sorte, par les élèves – je caricature – qui ont dit aux parents : "C'est lui qu'on veut."


Il a écrit à 90 ans : « Avance, laisse à l'horizon s'assoupir la caravane des mornes. » « Que ton fil ne se noue, que ta voix ne s'éraille, que ne se confinent tes voies, avance. » C'est le dernier poème qu'on a lu le jour de son enterrement avant qu'il ne soit dans sa tombe. Et c'est ce que son peuple a fait : avancer avec lui.


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Brut.