C'est quoi, le syndrome de l’imposteur ? Et comment s'en libérer ?

"On n'est jamais assez, on a le sentiment de ne jamais pouvoir y arriver, on est inadéquat." Ça, c'est le syndrome de l'imposteur. Et il est possible de le vaincre. Voilà comment.

C'est quoi, le syndrome de l’imposteur ? Et comment s'en libérer ?


"On n'est jamais assez, on a le sentiment de ne jamais pouvoir y arriver, on est inadéquat." Ça, c'est le syndrome de l'imposteur. Et il est possible de le vaincre. Voilà comment.


Qu’est-ce que le syndrome de l’imposture?


Le syndrome de l'imposture, c’est un déficit particulier de confiance en soi où même quand on réussit, on est pas fière de soi, au contraire, on va minimiser cette réussite”, explique Anne de Montarlot, psychothérapeute. Elle précise que ce trouble témoigne d’un dénigrement de soi, d’une haute culpabilité, et de beaucoup de honte et d’anxiété. Anne de Montarlot rappelle les trois piliers sur lesquels repose ce syndrome : la peur de tromper son monde, la peur au ventre d’être démasqué et le fait d’attribuer ses succès, ses compétences à la chance, au hasard ou parce qu’on est sympa.


Claire Le Men, interne et autrice de BD, confie avoir personnellement expérimenté le syndrome de l’imposture : “J’avais l’impression d’avoir traversé toutes mes études de médecine en étant passée au travers d’un filet en l’enjambant, en louvoyant et par un mélange de chance, de hasard, de travail. En tout cas pas du tout de mérite.”


Les femmes davantage touchées par ce syndrome


Si ce syndrome touche les individus tous sexes confondus, sa proportion chez les femmes se révèle plus élevée. Pour Anne de Montarlot, cette différence s’explique par certains schémas intériorisés par les femmes.


Ces dernières sont, en dehors de l’enfance, conditionnées par leur héritage historique, avec le poids de la domination masculine, mais aussi l'héritage social, éducatif, culturel qui ont créé des injonctions sociétales, des stéréotypes de genres. De là découlent plusieurs injonctions, comme le devoir de rester humble, prudente et accommodante. “C’est un petit peu comme si la société leur renvoyait un regard critique et conditionnel. On est jamais assez, on a le sentiment de ne jamais pouvoir y arriver, on est inadéquate et ça, ça alimente et ça renforce le syndrome d'imposture”, explique la psychothérapeute.


Si les femmes sont autant sinon plus diplômées que les hommes, elles n’occupent en revanche que 24 % des postes à responsabilités.


Comment en guérir ?


Ce qui m’a permis de m’en défaire quand j’étais interne, ça été d’en parler, d’en rire un peu avec mes co-internes, de tourner ça en dérision”, explique Claire Le Men. Pour elle, la parole permet de désamorcer l’aspect dramatique de se sentir imposteur. De plus, le fait d’écrire une bande-dessinée sur le sujet lui a permis une certaine prise de recul sur ce phénomène.


Un point de vue que partage Anne de Montarlot qui estime essentiel de questionner son récit intérieur en tenant par exemple un journal de bord. Il s’agit également pour la psychothérapeute, de lister et d’accepter ses réussites dans tous les domaines, tout en se détachant le plus possible du regard des autres et de la comparaison.


Anne de Montarlot conclut finalement : “Dès qu’on en parle et qu’on commence à mettre des mots sur ce sentiment très désagréable, on se rend compte qu’on est pas tout seul, ça libère la parole.


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