Pourquoi on n'est pas tous égaux face au froid

On connaît tous quelqu'un qui sort dehors en T-shirt et qui dit "non mais ça va, il fait bon" alors qu'il fait -4 °C… Voici pourquoi la frilosité est différente pour chacun.

“L'organisme est fait de telle sorte qu'on puisse s'adapter à tous les environnements”

 

La génétique, le sexe, l’environnement … Certains sont plus frileux que d'autres. La sensation corporelle du froid est différentes selon les personnes et leurs particularités physiques. Mais comment cela se fait-il ? Brut a posé la question à Cédric Moro, chercheur en physiopathologie. “Les hommes et les femmes n'ont pas la même sensibilité au froid, souvent parce que les hommes ont une masse musculaire plus importante et également, aussi, un métabolisme plus élevé. Bien souvent, c'est ce qui explique une partie des différences”, explique le chercheur. 

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Mais ce n’est pas tout : “Il y a aussi des facteurs intrinsèques qui sont d'origine génétique et hormonale. Hormonale parce que, visiblement, les hommes ont de la testostérone, et la testostérone, on sait qu'elle est capable de diminuer la sensation de froid, en particulier au niveau du cerveau, au niveau central.” La génétique joue aussi un rôle : “Il y a des facteurs génétiques qui sont liés aux susceptibilités individuelles, à notre héritage, on va dire, familial, qui fait que certaines personnes vont avoir soit plus de masse musculaire, soit un métabolisme plus élevé qui fait qu'elles ressentiront moins le froid.” 

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Comment les Inuits supportent mieux le froid ?

 

Il y a aussi des facteurs qui sont liés un petit peu à la composition et, en fait, la quantité de masse grasse”, ajoute Cédric Moro. Ainsi, les personnes en surpoids ou en situation d’obésité vont avoir une insulation qui va être plus grande, et vont donc être moins frileux. “C’est comme s'ils avaient plusieurs couches de vêtements sur eux et donc, évidemment, ils vont être moins sensibles au froid.” C’est notamment le cas des Inuits, qui sont adaptées à vivre dans le froid : “Ce  sont des gens qui ont beaucoup plus de graisse sous-cutanée que les gens qui vivent, par exemple, en Europe.

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La graisse brune permet aux animaux, notamment aux petits mammifères, de produire de la chaleur quand ils ressentent du froid. Les humains ont ce même phénomène, mais elle disparaît généralement à l’âge adulte, sauf pour une partie de la population. “Environ 15-20% de la population française dispose de cette graisse brune. Et donc probablement que le fait d'en avoir, ou d'en avoir peu, est aussi un facteur qui permet d'expliquer cette différence de frilosité ou de sensibilité au froid entre les personnes.

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Enfin, l’environnement dans lequel une personne vit va l’aider, dès sa naissance, à mieux lutter contre le froid. “L'organisme, il est fait de telle sorte qu'on puisse s'adapter à tous les environnements, si on n'arrive pas à s'adapter, finalement, on se met en danger. La température corporelle, c'est quelque chose d'essentiel à maintenir, puisqu'elle est critique pour le fonctionnement des organes et donc un certain nombre de fonctions vitales. Et une fois qu'on est adapté à un certain environnement, évidemment, on peut revenir aussi à un environnement différent, c'est-à-dire si on passe d'un environnement froid chaud, il faut un peu de temps pour s'adapter.

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