Navires de luxe : quel impact sur l’environnement ?

Pollution de l’air et de l’eau, libération de méthane, de carbone noir, d’azote, rejet de tonnes de déchets plastiques... Voici les effets écologiques des paquebots de luxe sur la planète, qui transportent des milliers de passagers le temps de croisière sur les mers.

"La croisière de luxe est la pire forme de voyage pour l'environnement"


Par exemple, à elle seule, rien qu’en 2017, la flotte du leader mondial Carnival Corporation Cruise Line a émis dix fois plus d’oxyde de soufre que l’ensemble des voitures du parc européen, selon la Fédération européenne pour le transport et l'environnement. Un exemple dramatique, mais loin d’être isolé. “Ces bateaux libèrent du dioxyde de carbone, du méthane, mais aussi du carbone noir. Ces bateaux émettent par ailleurs de l’azote et de l’oxyde de soufre, ainsi que des particules en suspension”, explique Faïg Abbasov, responsable du Programme Navigation à la Fédération européenne pour le transport et l'environnement (T&E). Ces rejets polluent l’air et l’eau et peuvent entraîner des maladies respiratoires. Cela concerne les bateaux qui opèrent des circuits de croisières en France mais aussi dans le reste du monde.
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Certaines compagnies de voyage et de tourisme sont également régulièrement condamnées pour déversement de déchets plastiques ou de liquides polluants en mer. En 2016, la compagnie maritime de navires Princess Cruises a payé 40 millions de dollars pour avoir pollué les côtes britanniques avec des déchets d’hydrocarbures. “Les navires de croisière sont des villes flottantes alimentées par le carburant le plus polluant possible. Ils crachent des carburants toxiques qui causent des dommages incommensurables à la fois aux personnes à bord et à celles sur les côtes à proximité”, déclare Faïg Abbasov. Les conséquences sur l'écologie sont fortes. Les bateaux de luxe sont responsables de certaine production de la pollution marine et ont un effet néfaste sur la nature et la biodiversité des océans.
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Des solutions existent, “malheureusement l’industrie ne semble pas prête à les réaliser”


Malgré tout, plusieurs compagnies agissent sur le recyclage des déchets, la réduction du plastique ou le traitement des eaux usées à bord. Alors que les paquebots consomment de l’énergie 24 heures sur 24 pour alimenter en permanence les équipements, le branchement électrique des navires à quai lors des escales est déjà mis en place à Los Angeles ou à Hambourg. Pour diminuer la pollution de l’air, la construction de paquebots croisiéristes fonctionnant au gaz naturel liquéfié a également été vantée par l’industrie. Mais elle ne convainc pas totalement les défenseurs de l’environnement et les personnes en charge de la protection des océans, car cela reste une énergie fossile.
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“Il existe assez de technologies pour rendre les navires de croisière plus propres. Malheureusement, l’industrie ne semble pas être prête à réaliser complètement ce changement”, déplore Faïg Abbasov. Depuis janvier 2020, l’Organisation maritime internationale a interdit aux bateaux de croisières les carburants trop polluants en soufre. Cette annonce a poussé plus de 4.000 navires à travers le monde à s’équiper d’épurateurs qui permettent de rejeter le soufre dans la mer plutôt que dans l’air, afin d’être conforme à la régulation. “Nous recommandons aux gouvernements, en particulier en Europe et en Amérique du Nord, d’exiger une activité zéro émissions dans toutes les croisières de luxe. Ces normes devraient s’appliquer tant aux activités à l’intérieur des ports qu’à celles le long des côtes”, conclut Faïg Abbasov.
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