Gravir l'Everest pour le nettoyer : le projet de Marion Chaygneaud-Dupuy

L'Everest, elle en a atteint 3 fois le sommet. Mais Marion Chaygneaud-Dupuy est aussi à l'origine d'un autre exploit : l'avoir débarrassé de plusieurs tonnes de déchets laissés par les autres alpinistes. Brut nature l'a rencontrée.

Marion Chaygneaud-Dupuy souhaite nettoyer l’Everest


Entre 2016 et 2019, Marion Chaygneaud-Dupuy a lancé les opérations « Clean Everest ».


En 2018, elle est devenue la première femme européenne à avoir grimpé trois fois l’Everest. Au cours de ses expéditions, Marion Chaygneaud-Dupuy s'est rendu compte qu’il y avait de nombreux déchets le long de la montagne. Des conserves, des bocaux, des tubes de dentifrice, des toiles de tente… Elle a décidé de réagir.


Voir pour comprendre


« Au camp 3, on est à 8.300 m. C’est ce qu’on appelle la “death zone”. C’est-à-dire qu’il n’y a plus du tout de place pour la vie. Si on reste trop longtemps dans cette zone, on meurt. C’est là que les déchets sont le plus laissés abondamment, parce qu’il y a cette urgence de monter ou de descendre », indique Marion Chaygneaud-Dupuy.


À l’origine, elle n’avait pas prévu de se hisser tout en haut de l’Everest. En 2012, elle est responsable de projets pour aider des populations nomades au Tibet. La compagnie des guides, qui s’occupe des expéditions chinoises sur l’Everest, l’invite alors à se rendre au sommet de la montagne. Ainsi, elle comprendrait pour quelles raisons les autres laissent leurs déchets à cette altitude et pourquoi il est difficile pour les professionnels qui encadrent ces expéditions de trouver un système pour les redescendre.


Depuis 1953, première fois où l’Everest est gravi, il y a de plus en plus de touristes. Marion Chaygneaud-Dupuy regrette que ces derniers ne se rendent pas compte de l’importance de garder la montagne propre. Entre 2016 et 2019, elle lance des opérations de nettoyage appelées « Clean Everest ».


Le processus de nettoyage


Une fois que les sacs de déchets sont descendus par des yacks jusqu’au camp de base, ils sont répartis dans différentes décharges par des camions. Tout le monde peut participer. En revanche, pour ce qui est du nettoyage en haute altitude, c’est l’œuvre de professionnels. Un système de « cash for trash » a été mis en place. Les personnes qui ont ramassé les déchets sont payées au poids récolté. En parallèle, les équipes font en sorte de limiter le flux de nouveaux déchets.


« Il a fallu commencer par faire une charte de principes, de valeurs, sur la base de la conscience écologique tibétaine qui était déjà là. Il a fallu mettre en place une infrastructure avec des zones de dépôt des différents déchets, des recyclables, des no recyclables pour que, quand les expéditions viennent, elles puissent déposer leurs sacs de déchets au fur et à mesure qu’elles les produisent. » Si les agences de voyage ne descendent pas les déchets comme prévu, elles sont rayées de la liste des agences pour l’année suivante.


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Brut.