Nauru, le "pays qui s'est mangé lui-même

Cette île du Pacifique possédait l'un des plus hauts niveaux de vie au monde, avant de s'effondrer. C'est l'histoire de Nauru, le "pays qui s'est mangé lui-même".

Nauru, le pays qui s'est mangé lui-même


Cette île du milieu du Pacifique possédait autrefois l'un des plus hauts niveaux de vie au monde. Aujourd'hui, ne vivent dans ce petit pays que 11.000 habitants, menacés par la montée des eaux.


C'est l'histoire de Nauru, surnommé « le pays qui s'est mangé lui-même ». Cette île océanienne est située à 4.835 km de l'Australie et s'étend sur 22 km2.


En 1974, Nauru possède le second PIB par habitant au monde


La majorité de la population est concentrée sur une bande côtière qui entoure un plateau central. C'est sur ce plateau qu'ont été découverts de massifs gisements de phosphate, un sel notamment utilisé pour la création d'engrais et d'explosifs. Leur exploitation débute en 1906, au bénéfice des colons allemands. En 1914, c'est au tour de l'Australie de profiter de cette exploitation, et le pays prend le contrôle de l'île jusqu'en 1968. Cette année-là, Nauru obtient enfin son indépendance et devient la plus petite république au monde.


C'est le début d'une ère de prospérité économique exceptionnelle : en poursuivant l'exportation de son phosphate, le pays du Pacifique s'enrichit très rapidement. En 1974, il possède le second PIB par habitant au monde, trois fois plus élevé que celui des États-Unis. Cette année-là, le pays génère 225 millions de dollars australiens.


Lorsque les gisements de phosphate se tarissent, l'économie commence à s'écrouler


Le petit pays se dote d'une compagnie aérienne, multiplie les avantages sociaux pour ses habitants, investit massivement à l'étranger… Mais lorsque les gisements de phosphate se tarissent au début des années 1990, l'économie du pays commence à s'écrouler. Les investissements immobiliers effectués par le gouvernement en prévision de cette crise se révèlent infructueux. L'île, ravagée par l'exploitation minière, ne peut se rabattre sur d'autres ressources, comme le tourisme.


80 % de la terre a été dévastée, 40 % de la marine a été tuée. Alors que les saisies se multiplient, que l'industrie s'effondre et que les gouvernements se succèdent, la République de Nauru adopte différentes stratégies pour remplir ses caisses : blanchiment d'argent étranger, vente de passeports, accueil rémunéré de réfugiés clandestins… Au fil des années, ces activités valent à Nauru des accusations sévères de la part de l'ONU, de l'OCDE, d'Amnesty International…


Une crise économique doublée d'une crise sanitaire


Puis la crise économique du pays se double d'une crise sanitaire, due à l'adoption trop rapide d'une société de consommation. Le pays a le plus important taux d'obésité au monde (61 % des adultes), le deuxième taux de tabagisme (47 % des adultes) et le plus haut taux de diabète de type 2 (40 % de la population). Aujourd'hui, la République de Nauru est une île aux paysages arides et industriels, à la faune et la flore dépeuplées et sur laquelle vivent encore environ 11.000 habitants, menacés par la montée des eaux.


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