Contrôles au faciès : un policier témoigne

6 ONG ont saisi ce jeudi le Conseil d'État afin de mettre fin aux contrôles au faciès. Ce policier a décidé de dénoncer ces pratiques qu'il a lui-même subies trop souvent. Il témoigne.

Contrôles au faciès : un policier témoigne


6 ONG ont saisi ce jeudi le Conseil d'État afin de mettre fin aux contrôles au faciès. Ce policier a décidé de dénoncer ces pratiques qu'il a lui-même subies trop souvent. Il témoigne.


Combien de contrôles, en moyenne, est-ce que vous effectuez par jour ?


“Entre 10 et 15 contrôles”, répond le policier qui ajoute que ce chiffre peut varier d’un jour à l’autre. Il ajoute : “Les deux tiers, pour moi, ne servent à rien, si ce n’est à aller importuner des populations qui ont été ciblées et dont on sait déjà l’identité.”


Ça vous est déjà arrivé de vous faire contrôler, vous, quand vous étiez en civil ?


Oui, ça m’est arrivé à de nombreuses reprises, notamment parce que, voilà, je suis un Africain, d’Afrique noire. C’est difficile, d’être de l’autre côté parce qu’on se rend compte de l’humiliation que c’est, d’être contrôlé sans fondement légal”, répond le policier.


Est-ce qu’il y a du racisme ?


Pour le policier, l’existence du racisme ne fait aucun doute, même si cela ne concerne pas l'entièreté de l'institution. Il ajoute : “Il y a des comportements qui sont inadmissibles, qui n’ont rien à faire dans la police.


Vous témoignez anonymement, parce que vous êtes policier, vous avez un devoir de réserve. En parlant à Brut, vous prenez des risques. Pourquoi c’est si important pour vous, quand même, de venir témoigner ?


Parce qu’à un moment donné, j’ai envie que l’institution change. Et que certains de ces comportements-là soient sanctionnés.


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Brut.