Le champion de boxe thaï Samy Sana raconte son histoire

Il est parti très jeune en prison. Pour Brut, le multiple champion du monde de kick-boxing et boxe thaï, Samy Sana revient sur son parcours, semé d’embûches, jusqu’à décrocher les étoiles et vivre son rêve ultime : devenir l’un des meilleurs boxeurs de sa génération.

La boxe m’a sauvé

Avec plus de 150 combats à son actif, Samy Sana est aussi cinq fois champion du monde de kick-boxing et de boxe thaï. Il a été élu trois fois meilleur boxeur de l’année. Avant d’entamer sa carrière de sportif, le jeune homme est passé par plusieurs étapes compliquées. Victoire, combat, pour Brut, le sportif revient sur sa carrière. “Je suis allé en prison très jeune. J’avais un ami à moi, Lanço, qui était déjà inscrit dans un club de boxe thaï dans le 17e. Et vu qu’il connaissait mon caractère et mon comportement, il m’a proposé d'aller faire un entraînement avec lui. La veille de mon premier entraînement, on était très jeunes, on avait 13 - 14 ans, on s'était battus porte de Saint-Cloud avec des skinheads à l'époque. C'était une très grosse bagarre, avec des coups de chaise, et en sortant de ça, je me suis dit : il faut vraiment que je trouve quelque chose pour me calmer” se souvient Samy Sana.

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À peine un mois après son inscription dans un club de boxe, il réalise son premier combat et sa première performance “alors que généralement, ça prend du temps” précise le sportif. Il met son adversaire KO dès le premier round. “À partir de ce moment-là, j'ai vu que c'était fait pour moi et je me voyais déjà être un grand champion. Donc j'avais un objectif dans la tête qu'il ne fallait pas que je lâche, je pense que ça m'a sauvé.” Le moment le plus dur de sa carrière, “quand on ne croyait pas en (lui). On ne voulait pas trop que je boxe dans les gros galas ou à l’étranger, donc moi ce que je faisais, c’est que j’allais sur Facebook à l’époque, et j’allais voir les promoteurs, et je leur écrivais : fais moi boxer, même gratuitement, je vais le mettre KO”. 

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“J’ai pas du tout eu une carrière comme les autres”

J’ai pas du tout eu une carrière comme les autres. Déjà, j’ai jamais été dans le circuit fédéral. J’étais vraiment livré à moi-même. C’était vraiment moi et moi. Moi, mon club et mon entraîneur”. Sur le ring et dans sa vie de tous les jours, le sportif explique avoir un très grand cœur. “Ma qualité première, je pense que c'est le mental, sur le ring ou dans la cage, j'ai un très, très grand cœur. Ça veut dire que je ne lâche pas du début jusqu'à la fin. Et je déteste qu’on me touche, j’aime pas recevoir des coups. Donc dès que je reçois un coup, ça me transcende et là j’ai envie de remettre la mise fois mille. Et mentalement, je me transforme, comme dans Dragon Ball Z.” 

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Désormais, il transmet la philosophie de son sport ainsi que ses techniques lors de séminaires ou masterclass qu’il effectue auprès des jeunes. “Je fais énormément de séminaires, de masterclass, justement, pour être auprès des jeunes, leur transmettre un peu ma philosophie de la boxe, mes techniques. Ma carrière va se finir un jour, donc il faut... il faut la relève. Et pour qu'on soit vraiment performant sur le long terme, il faut apprendre aux nouveaux, il faut tout donner aux nouveaux et il faut être là pour eux. Tellement j'ai été solo, tout ça, je n'ai pas envie que ça se reproduise. Je n'ai pas envie que des petits jeunes se retrouvent tout seuls, livrés à eux-mêmes, à être frustrés”. Le boxeur Samy Sana annonce ouvrir une “structure où il accueillera tous ceux qui ont envie de faire de la boxe, pour le plaisir”.

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Multiple champion du monde de boxe thaïlandaise, Samy Sana est originaire du 12e arrondissement de Paris. Mesurant 1,90 m pour 70 kg, il a démarré sa carrière à l’étranger avant de s’affirmer en France. Rapidement, ses entraîneurs ont su repérer son “Fight IQ”. Il s’entraîne au Phénix Muay Thaï, un club professionnel situé dans le 13e arrondissement de Paris. Ses entraîneurs seront notamment Alassane Gaye et Bernard Degretin. En 2013, Samy Sana décroche son premier titre mondial. En 2019, il est le premier Français à battre Yodsanklai Fairtex, la star thaïlandaise, qui n’avait encore jamais été battue sur 32 victoires consécutives. 

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