Benjamin Biolay : Ce que mes chansons disent de moi

"Cette chanson, c’était mon bouclier." Elles ont marqué sa carrière et sa vie... "Ce que mes chansons disent de moi" avec Benjamin Biolay

Benjamin Biolay : Ce que mes chansons disent de moi


Le chanteur revient avec un nouvel album, « Grand Prix ». Pour Brut, il revient sur les chansons qui ont marqué sa carrière.


L’auteur et compositeur Benjamin Biolay ne chôme pas : entre les albums solo, les bandes originales et les albums de reprise, il a sorti 15 disques en 19 ans de carrière. Mais de ce vaste répertoire, l’artiste retient en particulier trois chansons.


« Négatif » (« Négatif », 2003)


C’est une espèce de prière qui est sortie de manière un peu automatique. Un truc un peu incantatoire, un peu mystique. Cette chanson-là, je m’en rappelle très bien, elle est venue d’un coup. J’ai programmé une rythmique un peu molle, un peu comme les montres molles de Dalí. Un truc un peu étrange. J’ai trouvé cette suite d’accords au piano et j’ai griffonné le texte assez vite.


Elle est assez autobiographique. Je l’ai écrite quand j’avais 26 ou 27 ans. J’aime bien l’idée qu’elle touche les gens. J’étais encore très, très pur. Je n’avais jamais sorti de disque. Je l’ai vraiment composée et enregistrée avant même la sortie de Rose Kennedy. Donc c’est une chanson sans aucun a priori.


On les fait tout seul dans sa petite chambre, les chansons. Quand ça touche quelqu’un, on a l’impression qu’on a des âmes sœurs un peu partout. Des gens qui nous ressemblent et qui ont la même sensibilité, même s’ils n’ont pas la même apparence, la même origine, le même milieu social ou le même âge.


« La roue tourne » (« Grand Prix », 2020)


Je m’adresse à ma grande fille. Si je veux vraiment lui dire quelque chose de personnel, je ne lui fais pas une chanson. Même si là, c’est vraiment… Il y a un message parce que c’est sa maman à la fin qui fait un chœur. Et ce qu’on entend, c’est son surnom. Il y a plein de petits trucs codés comme ça.


Bien sûr, je parle de moi. Enfin, je lui dis : « Attention, je t’avais dit des trucs dans cette chanson d’avant, mais je rectifie un peu le tir. C’est un peu plus aléatoire qu’il me semblait. » J’avais envie d’une chanson un petit peu liturgique, avec un vocabulaire un peu religieux. Mais en disant des trucs de sale gosse de manière un peu poétique.


« La Ballade du mois de juin » (« Home », avec Chiara Mastroiani, 2004)


C’est un souvenir très heureux. Chiara avait beaucoup chanté sur l’album Négatif. Et on s’était dit qu’on aimerait faire un album folk, à l’opposé de ce que je faisais d’habitude, sans corde, sans rien. Juste deux guitares et quelques petites percussions. Faire un album de vacances, comme un road trip.


Cette chanson, c’est la première que j’ai composée pour cet album. C’est une chanson que je trouve émouvante parce qu’elle est, quelque part, personnelle. Ça raconte une histoire vraie et la voix de Chiara, tout de suite, quand elle l’a chantée, c’était vraiment bouleversant. Cet enregistrement, c’était au Studio Gang à Paris, un studio que j’adore. C’est un enregistrement qu’on a fait en live tous ensemble. C’est un moment béni de ma discographie.


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