4 questions sur le trouble dysphorique prémenstruel

Crises de larmes, pensées très noires, léthargie… Avant leurs règles, certaines femmes traversent un état dépressif profond qui peut être dû au trouble dysphorique prémenstruel. On a posé 4 questions à Charline, sage-femme, pour mieux comprendre ce trouble.

Qu'est-ce que le trouble dysphorique prémenstruel ?

À la différence du SPM, le syndrome prémenstruel, plus connu et plus répandu, les symptômes psychologiques du TDPM s'apparentent plus aux maladies mentales, aux troubles dépressifs”. Charline est sage-femme. Elle décrit ce qu’est le trouble dysphorique prémenstruel : “C'est vraiment une maladie mentale qui est répertoriée dans le DSM, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. La supposition qu'on a, c'est que c'est un déséquilibre hormonal en faveur d'un manque de progestérone". Près d’une femme sur trois serait concernée par le syndrome prémenstruel. 

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Quels sont les symptômes du syndrome prémenstruel ?

Ca peut être des humeurs dépressives, une difficulté de se mettre en mouvement, des troubles alimentaires spécifiquement avant les règles, et vraiment tout ça, souvent, de manière cumulée, de manière très importante, au point que ça puisse être handicapant dans la vie quotidienne. C'est quelque chose qui est plus important que la volonté, c'est quelque chose qui vient submerger, c'est quelque chose qui est illogique. À partir du moment où les règles arrivent, ça va mieux” explique Charline, sage-femme. 

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Parmi les symptômes du syndrome prémenstruel, on trouve les ballonnements, les sautes d’humeur, les douleurs mammaires ou une modification de l’appétit et du sommeil. Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est une forme plus sévère du trouble prémenstruel. Il toucherait une plus faible proportion de la population française menstruée. Tristesse, anxiété, colère, tension… Des symptômes impactant la santé mentale ont été renseignés. Ces symptômes apparaissent quelques jours avant l’arrivée des règles. C’est ce qu’on appelle la phase lutéale, qui se situe entre l’ovulation et le début des règles. La femme touchée peut donc connaître ce trouble environ deux semaines sur quatre, tous les mois. Elle peut être plus ou moins handicapée par ces symptômes. Certaines ont du mal à aller au travail, à mener leurs études normalement ou encore la vie sur le couple peut être aussi touchée.


Ce trouble peut toucher 5 à 10 % des personnes selon les études. Ça ne paraît pas beaucoup, mais en fait, c'est énorme. Ça fait du bien de pouvoir avoir des proches qui sont juste à l'écoute, non jugeants, curieux et soutenants. Et c'est déjà super. Également, le fait de le savoir, je peux adapter mon quotidien, aussi, et moins me confronter à des situations qui pourraient amplifier ces symptômes-là”.

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Comment soigner le trouble dysphorique prémenstruel ?

Pour cela, la sage-femme a plusieurs recommandations et conseils. “On sait que quand on est très, très stressé et très fatigué, ça peut causer des déséquilibres hormonaux. Donc on va essayer d'agir là-dessus. Bien évidemment, il est recommandé d’avoir un suivi par un ou une psychologue, voire psychiatre. Et on se poserait également la question des hormones. En fait, les hormones, donc les contraceptions hormonales, ça ne va pas soigner la cause, parfois, ça met un tapis sur le déséquilibre, mais par contre, ça peut juste permettre de rendre le quotidien plus agréable. Mais ça, c'est une discussion qu'on a avec les patientes. Et enfin, ça, ce n'est pas moi en tant que sage-femme, qui le propose, il y a certains médecins qui parfois proposent des antidépresseurs pendant cette période du mois”. 

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Également, l'alimentation est essentielle selon la spécialiste de la santé : “On sait qu'avoir une alimentation riche en magnésium, voire de se supplémenter en magnésium, ça peut aider. Également, parfois, c'est un manque de vitamine B6. En l'occurrence, on sait que la vitamine B6 est hyper importante pour la synthèse de la sérotonine. La sérotonine, c'est l'hormone du bonheur et parfois, on manque cruellement de sérotonine à ce moment-là. Et vu que je parle d'alimentation, je pourrais conseiller à cette patiente d'avoir un suivi par un ou une diététicienne”. Certains aliments peuvent avoir un impact négatif sur le corps à ce moment-là, comme le café, les aliments trop salés ou encore l’alcool qui peut aggraver les symptômes.


Qui consulter pour trouble dysphorique prémenstruel ?

Si vous pensez être victime de TDPM (trouble dysphorique prémenstruel), nous vous invitons à consulter un médecin gynécologue ou psychiatre. Il pourra valider le diagnostic et vous proposer des solutions et un traitement adapté pour soulager les symptômes (insomnies, léthargie, irritabilité, anxiété, humeur dépressive, jambes lourdes, problèmes digestifs, etc.). 

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