Non-voyant, il se sert de l'écholocalisation pour se déplacer

Cet homme a développé une sorte de 6e sens. Non-voyant, Nay-Huot est capable de "voir avec ses oreilles". Ça s'appelle l'écholocalisation. On l'a suivi dans les rues de Rennes…

“Si je devais faire le même chemin avec les oreilles fermées, je tâtonnerais”


“En fait, quand je passe devant, faut vraiment comparer ça à l'ombre de quelque chose.” Non-voyant, Nay-Huot est capable d’éviter les obstacles grâce à l’écholocalisation. Autrement dit, il peut “voir avec ses oreilles”. Mais comment fait-il? Pour lui, il le perçoit de cette manière: “En fait, ça fait vraiment une grosse, grosse, grosse ombre. En plus, l'arrêt de bus est en verre. Alors le verre renvoie mieux le son et c'est une des raisons qu'on sent mieux que si c'était des feuillages, par exemple.”
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Le bruit comme repère


Il utilise alors ce "6e sens" pour se déplacer dans les rues de Rennes. “Il y en a beaucoup qui pensent que je compte les pas pour savoir quand tourner. Mais non, pas du tout. C'est grâce à l'ombre du son, finalement l'écholocalisation que je peux savoir à quel moment il faut tourner”, explique Nay-Huot.
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Cette perception des obstacles et du monde qui l'entoure n'est possible que grâce aux sons qu’il entend. “Si on me fermait les oreilles, si je devais faire le même chemin avec les oreilles fermées, je tâtonnerais. Vraiment je tâtonnerais, je n'irai pas droit. Je serai comme un mec qui est bourré”, pense-t-il. “Alors il faut savoir que quand il y a beaucoup de bruits, ça parasite quand même. (…) Les moments où il y a de la tempête. Quand il y a une forte tempête avec de la pluie, de la neige…”
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L’adaptation du cerveau


Puisque Nay-Huot est non-voyant, il n'utilise pas la zone de son cerveau qui gère les informations visuelles, qui se nomme le cortex visuel. Et bien son cortex visuel s'est directement connecté à son cortex auditif qui gère les sons. C'est de cette façon qu’il peut “voir avec ses oreilles”. Ceci est possible parce que le cerveau est plastique, il peut s'adapter parfois à des changements d'environnement.
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"Je ne me suis pas du tout entraîné. L'entrainement, finalement, c'est le cerveau qui se l'est imposé tout seul. En fait, moi je pense qu'à partir du moment où le cerveau n'arrive plus à percevoir son environnement, il fait le tour, c'est un peu comme s'il analysait tout ce qu'on a comme sens, et il essaie de développer toute sorte de sens pour qu'on puisse percevoir l'environnement”, confirme Nay-Huot.
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