C'est quoi, un gouvernement féministe?

La Suède, le Canada et l'Espagne : les gouvernements de ces trois pays ont déclaré être féministes. Voilà ce qui a changé.

Ces gouvernements ouvertement féministes


Suède, Canada, Espagne : ces États prennent des mesures concrètes pour les droits des femmes, et en font la promotion.


« Les droits des femmes sont des droits humains, nous sommes nés égaux, et ces droits doivent être promus dans tous les domaines politiques. La moitié de votre population est composée de femmes, de filles, de jeunes femmes, de femmes âgées, et elles doivent être intégrées dans la politique, dans l'économie de votre pays. Sinon, vous perdriez la contribution constructive d’une partie de la population. On parle d’une économie saine et de politiques saines. Si vous intégrez les femmes à l'économie, votre économie se développera. Les statistiques sont assez claires à ce sujet. » 


Ce discours poignant a été prononcé par Veronika Wand-Danielsson, l’ambassadrice de Suède en France. Elle faisait déjà partie du gouvernement suédois lorsque celui-ci s'est déclaré féministe, en 2014. La Suède est le premier pays de l’histoire à avoir fait une telle annonce. Depuis, le Canada et l'Espagne ont suivi le mouvement. Pour avoir un gouvernement féministe et une politique étrangère féministe il faudrait, selon Veronika Wand-Danielsson, appliquer trois principes fondamentaux.


Les trois principes de Veronika Wand-Danielsson


« Le premier, c’est le droit. L'égalité des chances et les questions de genre sont une question de droit humain. Les femmes et les hommes ont les mêmes droits. Nous devons donc veiller à ce que les droits des femmes soient mis en place, soutenus et défendus partout, dans tous les contextes, que ce soit au niveau national, européen ou international. Le deuxième principe, c’est la représentation. La représentation implique que dans chaque forum, que ce soit dans le secteur privé ou dans le secteur public, si une décision est prise et qu’elle concerne une femme, alors une femme devrait être assise à la table et participer à l’élaboration de la loi. Elle devrait participer à la décision, apporter son influence avec ses propres opinions et pensées afin que les meilleures décisions soient prises, en intégrant, dès l’étape du projet de loi, les besoins des femmes et des jeunes filles. Et le troisième principe, c’est la ressource. Les femmes ont des besoins différents. Les filles ont des besoins différents. Il est donc important de veiller à ce que les ressources répondent de manière adéquate aux besoins identifiés des jeunes filles ou des femmes. »


Depuis que la Suède a déclaré avoir un gouvernement féministe en 2014, le pays a adopté une loi
qui définit une relation sexuelle sans consentement comme un viol. Il a attribué plus de 58 millions de dollars pour l'égalité des sexes. Enfin, même si presque tous les pères prennent un congé parental, le gouvernement a introduit un troisième mois de congé parental rémunéré pour les pères.


Plus de la moitié des pays n’ont jamais eu une femme comme chef d’État


De son côté, le gouvernement canadien de Justin Trudeau a pris des mesures telles que l’instauration d’une allocation pour la garde des enfants, aidant ainsi les femmes issues de familles modestes, la proposition d’une loi pour la parité des salaires dans le but de combler l’écart entre les revenus, et a doublé le budget du Programme de promotion de la femme, un fonds de solidarité accordant des subventions à des organisations féministes.


Le Canada, l’Espagne et la Suède figurent parmi les 10 gouvernements à promouvoir le plus la parité. L’Espagne est le premier d’entre eux : c’est le pays avec la plus forte proportion de femmes ministres. Maigre consolation quand on sait que plus de la moitié des pays du monde n’ont jamais eu une femme comme chef d’État…


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Brut.