Comment la mer d’Aral a disparu

C'est l'histoire d'une mer qui a disparu sous nos yeux, en 50 ans, à cause de l'Homme. Cette histoire, c'est celle de la mer d'Aral.

Où trouve-t-on une mer sans eau ?

La mer d’Aral est une mer sans eau. Il y a peu, ce désert était le 4e plus grand lac au monde. Situé entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, il couvrait plus de 66.000 km2, l’équivalent de deux fois la Belgique. Mais cette mer a presque disparu en 50 ans. C'est la mer d’Aral, devenue le désert d’Aral.

 

1960, le début de la fin

Si la mer d’Aral a disparu, c’est à cause d’une course agro-commerciale sur fond de guerre froide. Une situation qui remonte aux années 1960, alors que le gouvernement soviétique contrôle plusieurs pays d'Asie centrale. Il décide de transformer les vastes steppes désertiques de la région en plantations intensives de blé et de coton. De grands travaux sont lancés : les deux grands fleuves locaux, le Syr-Darya et l'Amu-Darya, sont détournés, et de nombreux canaux d'irrigation sont creusés.


Petit à petit, les cultures se multiplient et remplacent les steppes arides. En 1988, l'Ouzbékistan devient l'un des plus gros exportateurs de coton de la planète. Pendant ce temps, la mer d’Aral est privée de ses principaux affluents. Elle s'assèche. Un bras de terre apparaît entre sa partie nord et sud, la divisant en deux.

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En 50 ans, la mer d’Aral a perdu 90 % de son volume

En plus de la salinité provoquée par cette évaporation, les pesticides et engrais utilisés en masse dans les champs s’accumulent. Ce mélange fatal décime les poissons du lac. Parmi eux, 20 espèces endémiques, qui sont définitivement rayées de la surface du globe. Quant à la population qui vit autour du lac, une grande partie s’exile. Avant son assèchement, la mer d'Aral faisait pourtant vivre 40.000 pêcheurs. En URSS, un poisson pêché sur six provenait de ce lac salé. En 50 ans, la mer d'Aral a perdu 90 % de son volume. Aujourd’hui, il ne reste que des bateaux rouillant au milieu du désert. Saturé en sel, le sol est devenu infertile. Même la poussière des environs est devenue toxique à cause d'années d'exploitation industrielle.

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Des taux anormaux de cancers chez les habitants

Chez les habitants restés sur place, on constate des taux anormaux de cancers, de maladies pulmonaires et d'anémie. Le taux de mortalité infantile compte également parmi les plus élevés au monde. L'État kazakh, indépendant depuis la chute de l'URSS en 1991, a donc décidé d'agir. En 2005, il inaugure, avec l'aide de la Banque mondiale, le barrage de Kokaral. Cette structure, ainsi que d’autres mesures environnementales, a permis de faire revivre la partie nord de la mer d’Aral. Une quinzaine d'espèces de poissons a également été réintroduite.

 

En revanche, du côté sud, l'Ouzbékistan n'a pas fait du sauvetage de la mer d'Aral sa priorité. Sixième plus gros producteur de coton au monde, le pays puise encore dans les ressources en eau pour irriguer les cultures. Mais il n'est pas le seul responsable : la mer d'Aral est l'aboutissement d'un réseau fluvial et souterrain traversant l'Asie centrale depuis les glaciers de l'Himalaya.

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Où en est la mer d’Aral ?

C’était l’un des plus grands lacs du monde. Aujourd’hui, c’est un désert. La mer d’Aral a presque complètement disparu à cause du commerce. Depuis une cinquantaine d’années, elle s’est totalement asséchée en raison du détournement des cours d’eau qui l’alimentaient. Mais la mer d’Aral est-elle en train de ressusciter ? En 2005, le Kazakhstan a construit un barrage entre le nord et le sud de la mer. La partie sud a été considérée comme impossible à sauver il y a quelques années. Grâce au barrage, la partie nord commence à ressusciter. 

 

"L'idée, ce n'était pas de reconstituer la mer telle qu'elle était avant 1950, mais réhabiliter la biologie. Dans la pratique, nous avons diversifié les cultures, et favorisé celles qui sont moins gourmandes en eau par rapport au coton. Il y a des oiseaux qui reviennent pour nidifier" expliquait l’hydrologue à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement), Pierre Chevallier, au média Radio France. Entre 2005 et 2009, l’eau a ainsi regagné 30 % de sa surface. Et le niveau de la mer est remonté de 6 mètres.


Les politiques de coopération entre les pays de la région pour restaurer la Mer d'Aral ont été mises en place ces dernières années pour tenter de résoudre cette crise environnementale. Malheureusement, les effets de l'assèchement continuent de se faire sentir, affectant la superficie et les ressources de la région.


Quelle est la mer la plus petite du monde ?

La plus petite mer du monde est la mer d’Aral, située entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan. Sa superficie est de près de 3 000 km2 et sa profondeur maximale est de 42 mètres. En comparaison, la mer Méditerranée a une superficie de 2,5 millions de km2 et sa profondeur est de 5 267 m. La mer Noire a une superficie de de 555 000 km2 et une profondeur maximale de 2 206 mètres.


La Mer d'Aral, située en Asie centrale dans la région du bassin de l'Amou Daria, était autrefois la quatrième plus grande étendue d'eau douce du monde. Malheureusement, l'assèchement de cette région a eu des conséquences dramatiques sur son environnement, sa biodiversité et ses populations. L'assèchement de la Mer d'Aral a commencé dans les années 1960, lorsque les autorités soviétiques ont construit une centrale hydroélectrique et des canaux pour irriguer les terres agricoles voisines. Les fleuves Amou Daria et Syr Daria, qui alimentaient la mer, ont été détournés pour irriguer les champs de coton et de riz, privant ainsi la mer de ses principales sources d'eau.


Au fil des décennies, la surface de la Mer d'Aral a diminué de manière spectaculaire, passant de 68 000 km² dans les années 1960 à moins de 10 000 km² aujourd'hui. Les conséquences ont été dramatiques pour les populations locales, qui dépendaient de la pêche pour leur subsistance. La baisse du niveau de l'eau a également perturbé l'écosystème de la région, provoquant la disparition de nombreuses espèces de poissons et de la biodiversité locale. 

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