Télétravail : quel impact sur l'environnement ?

Moins de déplacements et plus de visioconférences : le télétravail est-il bon pour l'environnement ? 🌏

Le télétravail est-il bon pour l’environnement ?


Déplacements en voiture pour ses loisirs, surconsommation d’énergie dans le foyer, numérisation des échanges… Le télétravail affecte lui aussi l’environnement.


Les déplacements


Aux États-Unis, 86 % des travailleurs se déplacent en voiture. Si un quart d’entre eux télétravaillaient un jour par semaine, cela éliminerait l’équivalent des émissions annuelles de 7 millions de foyers, d’après le National Household Travel Survey. De même, plus de 70 % des Français vont au travail en voiture. Télétravailler trois jours par semaine permettrait de diminuer de 58 % les particules fines liées à ces trajets, selon l’Ademe.


« Oui, le télétravail diminue les trajets entre le domicile et le lieu de travail. C’est l’effet le plus direct. Ce qui est intéressant de comprendre, c’est quels déplacements je vais éviter ou non, quels déplacements vont peut-être apparaître en organisant le télétravail », analyse Maxime Efoui-Hess, chargé de projet pour le think tank The Shift Project.


Car en libérant du temps dans la journée, le télétravail peut créer de nouveaux déplacements liés aux loisirs. Et si ceux-ci sont effectués en voiture, le bilan carbone de la journée de télétravail s’alourdit. « Les effets rebonds sont gérables seulement si on les a en tête. Concrètement, avec le télétravail sur les déplacements, je dois me dire puisque je télétravaille, je vais moins me déplacer », résume Maxime Efoui-Hess.


L’énergie


Si chacun travaille chez soi, la consommation individuelle de chauffage ou de climatisation augmente. « On va plus consommer sur les infrastructures de chez soi, moins on va diminuer les consommations dans des locaux extérieurs. Ce qui est intéressant, c’est de comparer les deux situations et de voir si on a fait une économie ou si l’on a juste déplacé la consommation d’un usage vers un autre, sans vraiment diminuer la consommation absolue », détaille Maxime Efoui-Hess.


Au Royaume-Uni, par exemple, où les chauffages consomment beaucoup d’énergie, le télétravail aurait un impact énergétique très lourd.


Le numérique


En augmentant la numérisation des activités et des échanges, le télétravail aggrave la pollution numérique. Celle-ci représente déjà 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l’Ademe. « Le télétravail est un usage numérique. Comme tous les usages numériques, il s’appuie sur une infrastructure physique. Il va consommer de l’énergie, des ressources, et être lié à des émissions de gaz à effet de serre », rappelle Maxime Efoui-Hess.


Car le télétravail s’appuie sur des flux vidéo, comme la visioconférence. Et ces flux vidéo occupent des infrastructures réseau importantes. Il existe cependant plusieurs façons de limiter cette pollution : envoyer des documents sur des plateformes de partage plutôt qu’en pièce-jointe d’un mail, privilégier les échanges audio plutôt que vidéo, utiliser le Wi-Fi plutôt que la 4G et faire régulièrement le ménage dans son Cloud.


« C’est pas juste une question de savoir si le télétravail est bon pour l’environnement. La question, c’est de savoir comment on fait pour avoir en tête ses impacts directs et ses impacts indirects, avec ses effets rebonds et la mobilité, pour être sûr qu’on atteigne bien une diminution de la consommation énergétique et des émissions », conclut Maxime Efoui-Hess.


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