À 83 ans, Joël de Rosnay surfe encore

En 1957 sur la côte basque, il était l'un des tout premiers en France à glisser sur cette planche venue d'ailleurs... Aujourd'hui à 83 ans, Joël de Rosnay surfe toujours. Et il n'a pas l'intention de s'arrêter.

Le roi du surf a 83 ans


Joël de Rosnay surfe depuis 1957. Et il ne remettra pas la planche au placard avant ses 95 ans !


Joël de Rosnay est le pionner du surf français. Il surfe depuis 1957. Et à 80 ans passés, il a encore la force d’un jeune homme. « Dans ma tête j’ai une cinquantaine d’années ! C’est une question de psychologie et de préparation. »


En 1960, il organise la première compétition officielle en Europe


C’est Joël qui a introduit le « surfing » à Biarritz en 1957. Cette pratique était née dans les eaux d’Hawaï. « Je me suis pas mal cassé la figure au début, puis ça a été un petit peu mieux, se souvient l’octogénaire. J’y arrivais pas, j’étais en arrière. J’avais même piqué les gants de vaisselle de ma mère, j’avais collé des rustines entre mes doigts pour avoir des doigts palmés et ramer plus vite, mais ça ne marchait pas parce que les gants se remplissaient d’eau, c’était ridicule. Finalement, je me suis débarrassé de tout ça et j’ai fait confiance à mes propres bras. »


En 1960, il organise la première compétition officielle en Europe. Il participe également aux premiers championnats du monde en 1964 en Australie et en 1965 au Pérou. Pourtant plus connu comme scientifique, informaticien et philosophe, Joël de Rosnay n’a  jamais abandonné ce sport. Il en a même fait une philosophie de vie.


« Ma femme m’interdit d'aller dans des vagues au-dessus de 2 mètres de haut »


« Le surf, c’est l’idée qu’on est dans la fluidité constante. Il faut s’adapter à la fluidité, il faut glisser, il faut trouver la bonne vitesse, le bon chemin. Et je pense que cette notion de glisse dans la vie est aussi utile. Glisser dans la vie, c’est ne pas se heurter à des obstacles, s’obséder avec des obstacles qu’on ne peut pas franchir, c’est glisser, c’est faire le détour », résume le sportif.


Joël de Rosnay admet tout de même faire moins de surf qu’avant. « Avant, j’en faisais trois heures de suite le matin plus deux heures de suite l’après-midi. Maintenant, j’en faits peut-être une heure ou deux le matin et une heure le soir. » Selon lui, c’est avant tout sa femme qui le pousse à réduire la cadence ! « Elle m’interdit d'aller dans des vagues au-dessus de 2 mètres de haut. Par respect pour elle et ma promesse que je lui ai faite, je n’y vais pas. »


Il envisage aujourd’hui de raccrocher la planche à 95 ans. « J’ai 83 ans, si j’avais voulu arrêter à 70 ans, j’aurais perdu 13 formidables années de vie. J’ai envie de continuer. Tant que ça va, il faut continuer. Il faut avoir envie de continuer. » Une philosophie qu’il partage avec son ami le philosophe Edgar Morin. « C’est une quête, le vieillissement, d’un changement permanent. J’aime beaucoup cette idée, je l’applique pour moi. »


Le livre de Joël de Rosnay, « Petit éloge du surf », aux éditions François Bourin, est disponible.


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Brut.