Le discours d’Aurore Bergé face aux députés sur l’IVG de sa mère

"L'accès à l'IVG n'est pas un caprice ni une question de groupe politique." L'Assemblée a voté pour l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution. Dans un discours très personnel, la députée Renaissance Aurore Bergé a expliqué son soutien à ce projet du groupe LFI.

“Elle risquait la prison, et elle risquait sa vie”


Ce jeudi 24 novembre 2022, l’Assemblée nationale votait l’inscription de l’Interruption Volontaire de Grossesse, dans la Constitution, rendant alors ce droit pour les femmes intouchable à l’avenir en France. La députée Renaissance Aurore Bergé s’est alors exprimée dans l’hémicycle à ce sujet. Elle n’avait pas prévu de revenir si tôt, ayant accouché fin octobre. Elle évoque ainsi le parcours de sa mère, pour ce droit à l'avortement que la politique considère comme “toujours été au cœur des combats que j’ai menés.”
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“Avant de revenir dans cet hémicycle, (…) j’ai appelé une seule personne, qui se trouve être ma maman. Et si je vous parle d’elle, c’est parce qu’elle m’a donné l’autorisation de le faire. Ma mère a eu recours à l’avortement à un moment où c’était inégal dans notre pays. Elle y a eu recours comme peut-être un certain nombre de nos mères, de nos grands-mères. Elle y a eu recours dans un moment où elle risquait la prison, et elle risquait sa vie.” En effet, avant 1975 grâce à la loi Veil, l’avortement était illégal pour les femmes en France.
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“La question de sa protection n’est pas un caprice”


“Elle a d’abord fait appel à un médecin, vraisemblablement assez connu à l’époque pour cela, mais l’opération ne s’est pas très bien passée. Et comme pour de trop nombreuses femmes, elle a dû ensuite aller à l'hôpital. Elle pensait y trouver un refuge, un refuge bienveillant, un refuge accueillant. Elle a été reçue sous une forme d’inquisition, parce qu’on avait bien compris, évidemment, l’acte qu’elle avait tenté de réaliser à ce moment-là. Et alors qu’elle était dans les mains de médecins, et bien, ce qu’il s’est passé à ce moment-là c’est qu’elle a en effet pu mettre un terme à sa grossesse, mais qu’elle a subi un curetage sans anesthésie. Voilà ce qu’il se passait. Voilà ce que les femmes subissaient”, interpelle la députée.
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“La question de l’accès à l’IVG, la question de sa protection n’est pas un caprice. Ce n’est pas un gain politique. Ce n’est pas une question de groupe politique. Les Français, on n’a cessé de le dire ici, ont d’ailleurs fait en sorte que nous ayons une nouvelle assemblée. Et que nous arrivions à démontrer que nous pouvions travailler différemment. Si sur la question des droits des femmes nous ne sommes pas capables de le faire, alors nous ne serons pas capables de le faire sur aucun texte”, pense Aurore Bergé. Le projet de loi, d’abord porté par la France Insoumise, a obtenu un consensus rare: 337 voix pour et 32 contre.
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