MaMaMa aide les mamans précaires

"On a 5000 femmes en liste d'attente…" Ces femmes, ce sont des mamans qui n'ont pas les moyens d'acheter de la nourriture et des articles hygièniques pour elles et leurs bambins. Alors MaMaMa leur fournit gratuitement. Bénévole, Assata a vécu la même chose. Elle raconte.

“On a 5000 femmes qui sont en liste d'attente pour pouvoir venir”


“On a créé MaMaMa, au départ, on était juste quatre copines. Il y avait Marguerite, Marielle, Aïsha et moi. Et ce qu'on voulait faire, c'était de l'aide matérielle, de l'aide concrète, pour les femmes les plus en difficulté”, explique Magali Bragard, cofondatrice de l’association. Située à Saint-Denis, elle reçoit les mamans précaires et isolées pour leur fournir un soutien matériel, en leur donnant des articles d’hygiène et alimentaires. Des espaces sont aménagés pour que les mères puissent se reposer, et que les enfants passent un bon moment, comme l’explique Assata Cissé, nouvelle bénévole. “Quand les ils viennent par là, ils ne veulent plus rentrer chez eux. La plupart des mamans qu'on reçoit, elles sont hébergées par le 115, donc leurs petits n'ont pas beaucoup d'espace pour jouer.”
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Une association essentielle pour les mamans isolées


“Souvent, les femmes qui sont en grande difficulté matérielle, ce sont celles qui sont seules avec des enfants. Donc on voulait pouvoir proposer des paniers alimentaires pour les bébés, des articles d'hygiène, mais aussi tous les produits essentiels pour les femmes, comme les serviettes hygiéniques, des sous-vêtements…” ajoute Magali Bragard. “Celles qui venaient ici, à peu près la moitié, elles ne portaient pas de sous-vêtements quand on leur posait la question. Parce que c'est invisible et c'est la première chose sur laquelle on fait des économies.”
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Les bénévoles sont aussi là pour aider les mamans, leur offrir une oreille attentive et donner des conseils. “Je prends mon exemple. Quand elle dit: ‘Oui, j'étais comme ça chez moi, après je me retrouve dans telle précarité’, je lui dis : ‘Oui, moi aussi, c'était pareil’”, rassure Assata Cissé. “‘Regarde, moi, j'ai dormi dehors, j'étais dans des moments difficiles, je courais de social en social, je partais aux Restos du Coeur, Paris Tout P'tits pour aller chercher des dons pour les enfants… Donc Dieu merci, au jour d'aujourd'hui, ça va, ma situation s'est réglée, je travaille, donc j'ai une vie paisible. Vous aussi, ça va être le cas.’”
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MaMaMa menacée


L’association est très sollicitée par les mamans dans le besoin, mais a encore “5000 femmes en liste d'attente pour pouvoir venir”, comme le détaille Magali Bragard. “Quand on a commencé à recevoir des femmes, il y en a qui sont venues mais de toute l'Île-de-France. On a des femmes qui mettaient trois heures à l'aller et trois heures au retour simplement pour venir chercher des colis, parce qu'en fait, ce qu'on proposait ici, elles n'arrivaient pas à le trouver ailleurs. (…) On est ouvert tous les jours, et pour essayer de faire le plus d'actions possible, on livre aussi à plus de 150 centres de santé et centres de protection maternelle et infantile, qui nous font des commandes de colis sur mesure. On les prépare ici et on fait des tournées de livraisons dans toute l’Île-de-France. On est complètement au maximum de nos capacités.”
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Malgré leur aide essentielle, l’association est en danger. La mairie de Saint-Denis, qui leur prête les locaux, souhaite récupérer l’établissement. Ils risquent donc d’être expulsés s'ils ne trouvent pas un nouveau lieu d’accueil. Une pétition a été ouverte pour demander davantage de temps de recherche. “Il faut ouvrir d'autres lieux, en fait. Ce n'est pas normal qu'il y ait des femmes qui fassent trois heures de bus aller, trois heures de bus retour simplement pour trouver des produits alimentaires pour leurs bébés, adaptés à leurs besoins”, conclut la cofondatrice.
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