Marine et François ont tout quitté pour vivre à la campagne

Ils vivaient en ville et ils ont décidé de tout plaquer pour la campagne. Pour Brut, notre journaliste Camille est partie dans la Drôme à la rencontre d'anciens urbains qui ont décidé de changer de vie.

Ils ont tout quitté pour aller dans la Drôme


Brut a rencontré d'anciens urbains qui ont décidé de changer de vie. Ces néoruraux croient en une vie plus lente, mais aussi en un autre rapport au travail.


Depuis les années 1970, la Drôme est devenue le département laboratoire pour toutes celles et ceux qui remettent en cause la société de consommation. Marine a 29 ans et elle fait partie de cette nouvelle génération de décroissants. Il y a quelques années, elle est venue s’installer dans le village de Beaufort-sur-Gervanne.


« Je suis partie en stop et j’ai complètement changé de vie »


« Il y a sept ans, j’étais en fac de sociologie. Et puis j’ai eu un coup de foudre pour l’abeille. Je me suis dit que c’était ça que j’avais envie de faire. Alors je suis partie en stop et j’ai complètement changé de vie. Je suis partie dans les Cévennes, puis je suis arrivée dans la Drôme », se souvient Marine.


Quand elle a appris que le confinement de la population était prononcé, elle était tout à fait satisfaite. « Ma première réaction, c’était la jubilation. C’est comme si j’avais une sorte de validation de pourquoi j’ai souhaité une vie plus autonome, plus respirante, plus lente », explique-t-elle.


« Je ne me sentais pas épanoui en ville, j’ai un peu explosé »


François, lui, est arrivé à Beaufort-sur-Gervanne il y a cinq ans. « Je ne me sentais pas épanoui en ville, j’ai un peu explosé. J’ai fait une fac de sport pour rentrer en école de kiné. Ça n’a pas marché. Puis il y a eu une crise financière, ça a été un gros remue-méninges dans ma tête. J’ai commencé à m'intéresser aux plantes sauvages. J’étais survivaliste, et puis j’ai découvert la permaculture », se rappelle le jeune homme.


Quand on lui demande si assumer cette démarche au quotidien est facile, Marine hésite. Puis répond par la négative. « Il y a forcément des périodes de doute, moi j'en ai eu pas mal », concède la trentenaire.


Mais elle ne regrette aucunement son choix. « Ce qui m'a aidée, c'est de me poser en permanence la question : "Qu'est-ce qui te fait tripper ?" C'était ma boussole. J'ai l'impression que c'est un truc qui est partagé par notre génération, les plus jeunes. Si on ne fait pas ce qui nous fait vibrer maintenant… C'est foutu. »


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