Témoignage : Arnaud Vialle, gérant de cinéma en colère

Arnaud Vialle est gérant du Cinema Rex de Sarlat. Pour lui, l'avenir de son cinéma fondé par ses grands-parents est menacé par la crise. Il témoigne.

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Le 10 décembre, Jean Castex a annoncé le maintien de la fermeture des établissements recevant du public. De nombreuses personnes concernées par cette mesure s’insurgent.


« Aujourd’hui, on se sent tellement tristes et désavoués au sein des cinémas et de la culture », confie Arnaud Vialle, gérant du cinéma Le Rex, à Sarlat. Suite aux annonces du Premier ministre Jean Castex, le gérant et ses employés étaient « abattus ». Ils ont appris que les établissements recevant du public resteront fermés trois semaines de plus, malgré la réouverture prévue le 15 décembre.


« La culture est bafouée »


Cela fait 165 que le cinéma d’Arnaud Vialle est fermé. L’interdiction d'accueillir les spectateurs est un véritable déchirement pour le gérant. « Ils nous font fermer pendant les vacances scolaires, on va rouvrir en janvier. Et puis on va refermer pour les vacances de février ? C’est-à-dire les périodes où on a le plus de fréquentation, c’est une catastrophe », déplore-t-il.


Arnaud Vialle ne comprend pas la stratégie déployée par le gouvernement. D’après lui, c’est une injustice. « On n’est même plus consultés. On n’existe même plus. La culture est bafouée. On n’a plus de relation avec le gouvernement, ni avec le ministère », affirme-t-il.


Les cinémas menacés


Le 7 décembre 2020, Arnaud Vialle avait annoncé sur Twitter son intention d’ouvrir son cinéma quoi qu’il arrive. Il y songe encore, mais souhaite agir de manière réfléchie. Pour le gérant, l’avenir de son cinéma, fondé par ses grands-parents en 1957, est menacé. Aujourd’hui, le cinéma vit sur le prêt garanti par l’État et l'ensemble du personnel est en chômage partiel.


« Mais je pense que, à court terme, on va perdre des films qui vont aller sur les plateformes. Ça va continuer et ça ne va pas s’arranger en 2021. Donc je pense qu’à court terme, on va perdre entre 20 et 30 % de fréquentation à l’année, si on rouvre normalement. Et donc ça veut dire qu’il va falloir revoir nos modèles économiques », indique Arnaud Vialle. Il en est persuadé : cette situation risque, à moyen terme, de mettre beaucoup de cinémas en péril.


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