En Nouvelle-Calédonie, ces grands-mères répertorient les serpents marins

Chaque jour, elles nagent plus de 2km pour répertorier les serpents marins et d'autres espèces. On les surnomme les FGM, les Fantastiques Grands-Mères...

En Nouvelle-Calédonie, ces grands-mères inventorient les serpents marins


On les surnomme les FGM, les Fantastiques Grands-Mères. Pour aider la biologiste marine Claire Goiran, elles font 2 km de natation tous les jours.


Ce groupe de retraitées, surnommées les FGM, Fantastiques Grands-Mères, aide la biologiste Claire Goiran et plonge chaque jour pour inventorier les serpents marins et d’autres espèces. « On connaît très mal les serpents de mer, donc on veut les étudier. D’abord, savoir combien il y en a. Pour ça, on fait des photos », indique Claire Goiran, biologiste marine à l’Université de la Nouvelle-Calédonie.


Des espèces rares et difficiles à étudier


« C’est avec l’espèce de serpent emydocephalus annulatus qu’on a commencé nos études avec mon collègue australien, il y a quelques années. Ensuite, on est passé à des espèces plus rares et plus difficiles à étudier, parce qu’elles sont venimeuses », indique Claire Goiran.


Ces serpents sont normalement annelés. Mais autour de Nouméa, ils sont majoritairement noirs. À la baie des Citrons, cette proportion monte même 95 %. « Avec mon collègue australien, on a montré dans un article publié en 2017 que c’était lié à la pollution. La mélanine leur permet de se débarrasser des métaux lourds qui sont présents dans l’eau. Dans les zones urbanisées comme Nouméa, les serpents noirs sont avantagés », explique la biologiste marine.


« Du temps de travail que les scientifiques ne pourraient absolument pas financer »


Avec les FGM, elle cherche également les antennaires, les poissons-pêcheurs. « On leur a donné à chacun des noms et on peut suivre leur croissance, leurs déplacements, leur présence. On commence à avoir des données sur ces poissons-là. » Les cinq femmes font 2 km de natation par jours pour inventorier ces espèces. Une aide précieuse pour la science, surtout en ce qui concerne les serpents : « Ça représente du temps de travail énorme que les scientifiques ne pourraient absolument pas financer », déplore Claire Goiran.


Grâce aux données récoltées par les FGM, les biologistes marins savent que les serpents de mer sont très nombreux dans les eaux de Nouvelle-Calédonie. « Ça nous montre qu’ils jouent un grand rôle dans le fonctionnement de l’écosystème. Ils régulent certaines populations de poissons. S'ils n’étaient pas là, l’écosystème fonctionnerait différemment. »


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