La nouvelle vie de Sadaf Khadem, première boxeuse iranienne

Elle est la première femme iranienne à avoir disputé un combat de boxe officiel. Sadaf Khadem reconstruit sa vie en France, loin de ses proches. Brut l'a rencontrée.

Sadaf Khadem, pionnière de la boxe iranienne


Après avoir disputé son premier match en France, elle a décidé de ne pas rentrer en Iran par peur des représailles. Voici son histoire.


« Que vous soyiez un homme ou une femme, peu importe votre âge… Faites ce que vous voulez. Oubliez tous les gens qui vous disent que vous ne pouvez pas le faire. Non, non, non. Vous pouvez ! » Sadaf Khadem est la première femme iranienne à avoir disputé un combat de boxe officiel. C’était en avril 2019, à Royan. Au moment de rentrer en Iran, elle apprend que les autorités iraniennes ont vu le match, et décide de rester en France.


La boxe c’est toute ma vie


« Pour beaucoup de personnes, la boxe est juste un sport. Mais pour moi, c’est ma vie. Tout ce que je fais, c’est pour la boxe. Si je fais du fitness, c’est pour la boxe. Si je cours, c’est pour la boxe. Au travail, je pense à la boxe. Vraiment, la boxe c’est toute ma vie. Je veux être championne. Je sais qu’un jour, je serai une championne, une véritable championne. Mais je dois travailler pour ça. Sans travail, avec juste des rêves, ce n’est pas possible », affirme-t-elle à l’envi.


Sadaf Khadem est d’abord coachée par le boxeur franco-iranien Mahyar Monshipour, sacré six fois champion du monde. Il a d’ailleurs été menacé d’arrestation pour avoir organisé le premier combat d’une femme iranienne. Sadaf Khadem s’entraîne désormais au ROC, le Royan Ocean Club. « Ce n’est qu’un début, affirme-t-elle à l’époque. Je veux être plus, bien plus. Je veux être une championne. Pour le moment, je ne suis pas championne. »


Elle travaille sur un chantier d’insertion de maraîchage et apprend le français


Issue d’une famille aisée en Iran, Sadaf Khadem était professeure de fitness à Téhéran. Aujourd’hui, elle s’entraîne 6 jours sur 7, travaille sur un chantier d’insertion de maraîchage, et apprend le français. Loin de ses proches, Sadaf Khadem reconstruit sa vie en France. « Tous les matins, ma mère m’envoie des messages : “Bonjour Sadaf, comment ça va ? J’espère que tu passes une bonne journée.” Et ça, tous les jours ! Et mes amis en Iran m’envoient beaucoup de messages sur Instagram, WhatsApp… Donc tout va bien. Je prévois de les inviter ici, en France, pour les voir. Car ils me manquent beaucoup. »


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Brut.