5 idées reçues sur les seins
Les effets de l'allaitement, le port du soutien-gorge... La philosophe Camille Froidevaux-Metterie a enquêté sur les seins, sujets de tous les fantasmes et de toutes les injonctions. Voici cinq idées reçues.
Cinq idées reçues sur les seins
Sexualité, allaitement, forme, port du soutien-gorge, taille… La philosophe féministe Camille Froidevaux-Metterie met à mal cinq clichés sur la poitrine féminine.
Brut a rencontré la philosophe féministe Camille Froidevaux-Metterie, qui a publié Seins : En quête d’une libération. Pour l’autrice, la poitrine des femmes est encore sujette à de nombreuses idées reçues, souvent fruits de la culture patriarcale.
Le mythe des seins en demi-pomme
Il y a un mythe tenace, c’est celui qui fait de la demi-pomme le beau sein. Mais en fait, les seins des femmes, ce sont des poires, des pamplemousses, des cerises, des abricots et même des légumes, pourquoi pas des aubergines ! Il y a des seins en forme d’ogives, par exemple. Les seins des femmes sont très divers, et il n’y en a que peu qui arborent la demi-pomme idéale.
Le problème, c’est qu’on ne voit pas cette diversité des seins des femmes. Dans l’espace public, c’est toujours et encore l’idéal de la demi-pomme qui est représenté sur les affiches, dans les publicités. On n’a même pas l’idée que les seins des femmes sont si différents et si divers, tout simplement parce qu’on ne les représente pas dans leur diversité.
Les seins ne peuvent pas procurer de plaisir
Le paradoxe, c’est que si les seins jouent un rôle dans la vie amoureuse et sexuelle dans ses débuts, dans ses préliminaires en quelque sorte, puisqu’ils servent d’appâts, ils disparaissent, ou quasiment, dans la relation sexuelle. C’est en tout cas ce qu’ont raconté les femmes que j’ai rencontrées. Il y a très peu d’hommes qui prennent soin des seins une fois que la relation est engagée, si je puis dire. Ils ont été vaguement caressés, vaguement titillés et puis ils sont complètement oubliés.
Or les seins des femmes sont vraiment un lieu de plaisir possible et même le lieu d’un orgasme possible pour celles qui ont la chance d’être sollicitées comme il faut. Ce que j’ai pu observer dans cette histoire, c’est que les lesbiennes étaient de ce point de vue-là avantagées, parce que dans la relation sexuelle lesbienne, c’est le corps dans son entièreté qui est envisagé. Et bien souvent, cela donne la possibilité d’explorer la sensualité associée aux seins.
Le gant de toilette après l’allaitement
Il y a cette idée qu’après une grossesse et un allaitement, les seins des femmes se vident de leur substance et deviennent des gants de toilette. C’est tout à fait faux. Il y a des femmes pour lesquelles c’est absolument le contraire, c’est-à-dire qu’elles prennent une taille de sein après leur allaitement. On ne le sait pas, mais les seins des femmes sont infiniment changeants, ils ne sont jamais les mêmes.
Ces modifications qui ont lieu tout au court de la vie mais aussi à l’échelle d’un mois font que les seins peuvent être plus ou moins gros, plus ou moins ronds selon les circonstances de la vie. L’une des femmes que j’ai rencontrées pour ,mon enquête était très heureuse durant sa grossesse parce que ses seins avaient grossi et elle était toute aussi heureuse à l’issue de l’allaitement parce que ses seins sont restés un peu plus gros qu’auparavant. Elle avait gagné une taille de soutien-gorge.
La chute des seins est enrayée par le port du soutien-gorge
L’idée selon laquelle, quand les seins ne sont pas soutenus par un soutien-gorge, ils s’affaissent davantage, est fausse. On sait que les ligaments de Cooper, qui sont les suspenseurs naturels des seins, se tonifient lorsqu’ils ne sont pas soutenus, c’est-à-dire qu’ils font leur travail. Lorsqu’il n’y a pas de soutien-gorge. Alors qu’ils l’abandonnent quand ils sont enserrés dans un soutien-gorge. Une enquête a montré que les seins no soutenus par un soutien-gorge pouvaient même se redresser un peu au cours du temps.
En fait, si les seins s’affaissent c’est parce qu’en vieillissant, la peau change de nature. Mais la peau de tout le corps : elle devient plus lâche, plus souple, et donc forcément, la peau étant moins tonique, les seins s’affaissent un peu. Mais ça fait partie d’un processus naturel qui concerne toutes les femmes, quelle que soit la taille de leurs seins, qu’elles aient porté un soutien-gorge ou pas.
Les seins gros sont plus sexy
Les injonctions sociales et patriarcales laissent penser que les seins ronds et gros sont beaux et sexy, et que seuls ces seins beaux et gros sont beaux et sexy. C’est évidemment une illusion, et c’est surtout une injonction pénible pour les femmes, parce que les seins des femmes sont très divers et que les petits seins sont tout aussi beaux que les plus gros, et qu’il y a des hommes et des femmes qui aiment les petits seins.
Il y a des hommes et des femmes qui aiment les seins ronds, gros, peu importe, il faut cesser de s’imaginer qu’il y aurait un corps idéal, un beau corps de femme. Tous les corps des femmes sont beaux parce qu’il n’y a pas de modèle uniforme et tous les seins des femmes sont beaux.
Cinq idées reçues sur les seins
Sexualité, allaitement, forme, port du soutien-gorge, taille… La philosophe féministe Camille Froidevaux-Metterie met à mal cinq clichés sur la poitrine féminine.
Brut a rencontré la philosophe féministe Camille Froidevaux-Metterie, qui a publié Seins : En quête d’une libération. Pour l’autrice, la poitrine des femmes est encore sujette à de nombreuses idées reçues, souvent fruits de la culture patriarcale.
Le mythe des seins en demi-pomme
Il y a un mythe tenace, c’est celui qui fait de la demi-pomme le beau sein. Mais en fait, les seins des femmes, ce sont des poires, des pamplemousses, des cerises, des abricots et même des légumes, pourquoi pas des aubergines ! Il y a des seins en forme d’ogives, par exemple. Les seins des femmes sont très divers, et il n’y en a que peu qui arborent la demi-pomme idéale.
Le problème, c’est qu’on ne voit pas cette diversité des seins des femmes. Dans l’espace public, c’est toujours et encore l’idéal de la demi-pomme qui est représenté sur les affiches, dans les publicités. On n’a même pas l’idée que les seins des femmes sont si différents et si divers, tout simplement parce qu’on ne les représente pas dans leur diversité.
Les seins ne peuvent pas procurer de plaisir
Le paradoxe, c’est que si les seins jouent un rôle dans la vie amoureuse et sexuelle dans ses débuts, dans ses préliminaires en quelque sorte, puisqu’ils servent d’appâts, ils disparaissent, ou quasiment, dans la relation sexuelle. C’est en tout cas ce qu’ont raconté les femmes que j’ai rencontrées. Il y a très peu d’hommes qui prennent soin des seins une fois que la relation est engagée, si je puis dire. Ils ont été vaguement caressés, vaguement titillés et puis ils sont complètement oubliés.
Or les seins des femmes sont vraiment un lieu de plaisir possible et même le lieu d’un orgasme possible pour celles qui ont la chance d’être sollicitées comme il faut. Ce que j’ai pu observer dans cette histoire, c’est que les lesbiennes étaient de ce point de vue-là avantagées, parce que dans la relation sexuelle lesbienne, c’est le corps dans son entièreté qui est envisagé. Et bien souvent, cela donne la possibilité d’explorer la sensualité associée aux seins.
Le gant de toilette après l’allaitement
Il y a cette idée qu’après une grossesse et un allaitement, les seins des femmes se vident de leur substance et deviennent des gants de toilette. C’est tout à fait faux. Il y a des femmes pour lesquelles c’est absolument le contraire, c’est-à-dire qu’elles prennent une taille de sein après leur allaitement. On ne le sait pas, mais les seins des femmes sont infiniment changeants, ils ne sont jamais les mêmes.
Ces modifications qui ont lieu tout au court de la vie mais aussi à l’échelle d’un mois font que les seins peuvent être plus ou moins gros, plus ou moins ronds selon les circonstances de la vie. L’une des femmes que j’ai rencontrées pour ,mon enquête était très heureuse durant sa grossesse parce que ses seins avaient grossi et elle était toute aussi heureuse à l’issue de l’allaitement parce que ses seins sont restés un peu plus gros qu’auparavant. Elle avait gagné une taille de soutien-gorge.
La chute des seins est enrayée par le port du soutien-gorge
L’idée selon laquelle, quand les seins ne sont pas soutenus par un soutien-gorge, ils s’affaissent davantage, est fausse. On sait que les ligaments de Cooper, qui sont les suspenseurs naturels des seins, se tonifient lorsqu’ils ne sont pas soutenus, c’est-à-dire qu’ils font leur travail. Lorsqu’il n’y a pas de soutien-gorge. Alors qu’ils l’abandonnent quand ils sont enserrés dans un soutien-gorge. Une enquête a montré que les seins no soutenus par un soutien-gorge pouvaient même se redresser un peu au cours du temps.
En fait, si les seins s’affaissent c’est parce qu’en vieillissant, la peau change de nature. Mais la peau de tout le corps : elle devient plus lâche, plus souple, et donc forcément, la peau étant moins tonique, les seins s’affaissent un peu. Mais ça fait partie d’un processus naturel qui concerne toutes les femmes, quelle que soit la taille de leurs seins, qu’elles aient porté un soutien-gorge ou pas.
Les seins gros sont plus sexy
Les injonctions sociales et patriarcales laissent penser que les seins ronds et gros sont beaux et sexy, et que seuls ces seins beaux et gros sont beaux et sexy. C’est évidemment une illusion, et c’est surtout une injonction pénible pour les femmes, parce que les seins des femmes sont très divers et que les petits seins sont tout aussi beaux que les plus gros, et qu’il y a des hommes et des femmes qui aiment les petits seins.
Il y a des hommes et des femmes qui aiment les seins ronds, gros, peu importe, il faut cesser de s’imaginer qu’il y aurait un corps idéal, un beau corps de femme. Tous les corps des femmes sont beaux parce qu’il n’y a pas de modèle uniforme et tous les seins des femmes sont beaux.